Pourquoi s'arrête-t-on de courir ?

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Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par BBen (invité) (129.175.100.xxx) le 14/06/16 à 16:29:05

Qu'est-ce qui provoque l'arrêt terminal d'une course ("the end point") lors d'une compétition ? Ou, si vous préférez, qu'est-ce qui détermine le maximum de nos capacités sur une course donnée ?

Après avoir consacré plusieurs articles au modèle du "Grand Gouverneur" de NOAKES (*), "SportifMytho" vient de excellent billet introductif au modèle alternative de Samuele MARCORA :

http://www.sportif-mytho.com/muscler-son-insula-1

Voir aussi :

https://www.dropbox.com/s/wfe42cv5vc0p375/


(*) cf liens à la fin de son dernier billet

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par nine14 (membre) (86.220.60.xxx) le 15/06/16 à 16:53:33

Les 4 théories de l’épuisement :
- On s’arrête car on tombe à court de carburant
- On s’arrête parce que les muscles ne suivent plus
- On s’arrête parce que le cerveau l’a décidé
- On s’arrête parce qu’on a dépassé le seuil

Dans le PDF de la DropBox, les 4 théories sembleraient s’affronter pour déterminer laquelle est la bonne.

Mais pour moi, les 4 théories sont à l’œuvre en même temps.
Perso, j’ai déjà éprouvé les 4 limites :
- Le carburant sur un marathon
- Les muscles sur un 100 km
- Le cerveau sur un 24H
- Le seuil sur un semi

Et comme je sais que je peux être à nouveau confronté à ces limites, je les travaille à l’entraînement :
- Le carburant en mettant en œuvre les techniques qui accroissent le stock de glycogène
- Les muscles en répétant des sorties longues et en effectuant des sorties se rapprochant de la distance de la course à venir (en ultra) ;
- Les seuils en poussant fort régulièrement en fin de séance ;
- Le cerveau en le préparant au contexte à venir (durée, distance) effort par des répétitions d’effort se rapprochant de la course à venir ;

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par nino27 (invité) (212.234.93.xxx) le 15/06/16 à 17:29:43

personnellement ça ne m'est jamais arrivé.

je pense qu il y a pleins de possibilités qui peut en être la cause....oulaa c est pas très français lol

par exemple tu parts sur un temps donné et malheureusement tu te rends compte que l'objectif sera hors d'atteinte puisque c'est un jour "sans" ... t abandonnes...

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par velove (invité) (176.151.115.xxx) le 15/06/16 à 22:31:23

+1 avec nine14

Il y a un peu de temps, j'avais évoqué différente endurance d'après mon vécu de coureur:
- endurance énergétique (stock de glycogène)
- endurance musculaire (casse des fibres musculaires,force et souplesse musculaire en fonction du temps)
- endurance mentale

En décomposant ainsi, on comprend mieux nos forces et nos faiblesse.

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par nine14 (membre) (86.220.60.xxx) le 16/06/16 à 00:04:01

Au fait, j'ai surtout répondu à la question 'qu'est-ce qui provoque la fatigue, la grosse fatigue ?".

Car, à part sur blessure, je n'ai jamais abandonné en course.

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par Serge92 (membre) (82.124.136.xxx) le 16/06/16 à 00:21:38

...l'usure psychologique....

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par (invité) (109.10.72.xxx) le 16/06/16 à 06:55:49

Une crevaison.

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par BBen (invité) (87.91.243.xxx) le 16/06/16 à 08:59:31

...on parle de l'arrêt au cours d'une épreuve/compétition (ou ce qui régule notre performance finale)... Cf l'article que je cite dans mon premier message...

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par gagarine (invité) (217.109.233.xxx) le 16/06/16 à 09:49:26

Bonjour,
j'ai arrêté une fois, au marathon de Cheverny, parce que le corps a dit stop au 40ème kilo. Retour en ambulance. Comme quoi, pour ceux qui en doutaient, la tête ne peut pas tout et il faut parfois écouter son corps. La question qui reste sans réponse évidente : où placer le curseur ? Jusqu'à quel point je peux/dois me faire violence ?

concernant la fatigue musculaire, elle est souvent relative car il n'est pas rare de voir des coureurs "épuisés" accélérer dans les derniers hectomètres.

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par spb (invité) (185.24.187.xxx) le 16/06/16 à 11:30:40

"Qu'est-ce qui provoque l'arrêt terminal d'une course ("the end point") lors d'une compétition ? Ou, si vous préférez, qu'est-ce qui détermine le maximum de nos capacités sur une course donnée ?"

la préparation à la course tout simplement
bien préparé physiquement et mentalement
la course est déjà faite sur la ligne de départ
ceux qui abandonnent c'est parce qu'ils ont voulu
péter plus haut que leur cul, tout simplement

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par Jojo31 (invité) (192.198.151.xxx) le 16/06/16 à 11:32:57

@spb : je ne suis pas sûr que gagarine (post juste au dessus du tien) ait pété plus haut que son cul en lâchant au 40ème kilo du marathon...

Jojo 31

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par BBen (invité) (134.157.90.xxx) le 16/06/16 à 11:51:49

Bon alors on continue à être dans le malentendu (mais aussi, si personne ne va lire l'article que j'ai mis en lien, on ne va pas avancer sur le sujet...)...

C'est ma faut. Quand je parle "d'arrêt de l'exercice" (end point) je ne parle pas d'abandon, mais d'un test de type "ouvert", où l'on vous demande de courir à une certaine intensité/vitesse le plus longtemps possible. A un moment vous vous arrêtez. Pourquoi ?

Pour une course précise, on a un exercice de type "fermé" : vous avez une distance précise à boucler. Imaginons que vous bouclez un 10k en 38'. La question est alors : qu'est-ce qui fait que vous n'avez pas pu le boucler en 37'50 (à part une mauvaise gestion d'allure bien sûr) ? Pourquoi 38' était votre max ?

Est-ce clair désormais ?...

Une réponse possible à cette question est donnée ici :

http://www.sportif-mytho.com/muscler-son-insula-1

Voir aussi :

https://www.dropbox.com/s/wfe42cv5vc0p375/

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par Gagarine (invité) (217.109.233.xxx) le 16/06/16 à 11:54:27

Pour info, j'ai couru à 12,2km/h du 1er au 40ème kilo.
Ensuite, j'aurais visé ce jour là 3h32 au lieu de 3h30, ca passait sans doute sans problème. Donc un peu toujours dire que j'ai pété plus haut que mon cul. Mais je me serais "contenté" de 3h32, je me serais dit que je suis vraiment une feignasse de ne pas être allé chercher les 3h30. C'est bien le principe d'un RP d'aller chercher sa limite.
Du coup, étant donné que personne n'est à l'abri d'un objectif trop ambitieux le jour de la course, faut-il laisser filer le chrono dans les derniers kilo quitte à passer pour quelqu'un qui n'a pas de mental ? Ou aller jusqu'au bout de ce que le corps peut donner et risquer d'abandonner sur ko ? Dans les 2 cas, l'objectif est raté. Et rater son objectif, ce n'est certainement pas péter plus haut que son cul. Car résussir toujours à atteindre son objectif est plutôt la marque d'un manque d'ambition.

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par spb (invité) (185.24.187.xxx) le 16/06/16 à 12:08:01

Ah ok compris !

Alors je pense qu'en premier c'est le mental qui dit "stop"
une sorte de fusible pour ne pas aller à la rupture physique
Et en deuxieme c'est le physique car le travail fourni est conditionné par la puissance, le temps, et limité par la capacité

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par (invité) (83.206.63.xxx) le 16/06/16 à 12:39:16

Sur cet histoire de fusible, ça me rappelle un reportage improbable sur le body building (vu sur France 3 si j'ai bonne mémoire) qui montrait un type qui en dopant prenait un produit (je ne sais plus quoi) qui bloquait ces mécanismes de protection du corps.

De cette façon, il pouvait soulever des charges qui normalement n'auraient pas du lui être accessible.
Résultat: aorte explosée sous la pression.
Le type avait survécu miraculeusement et s'était fait évangéliste antidopage.

Bref, ces mécanismes "mentaux" qui parfois nous frustrent sont là pour une bonne raison.

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par SuperD (membre) (82.232.241.xxx) le 16/06/16 à 13:27:08

@ BBen
Intéressants ces articles, en ce qui me concerne ils reflètent assez fidèlement le ressenti.
En compétition (si l'on est parti dans la bonne allure) il apparaît quasiment TOUJOURS un point de renoncement qui interdit BRUTALEMENT la poursuite de l'effort, (raz le bol général et démission qui peut être soit l'abandon complet, soit le renoncement à l'objectif chrono, soit le refus de la lutte avec un concurrent)
Pour moi c'est purement mental et ça se travaille, j'ai rencontré ça dans ma progression aussi bien en courant un 5000 en 25' qu'un 10000 en 35' et un marathon en 3h20 ou 2h45. Les aspects physiologiques (FC, récupération immédiate, courbatures etc... sont complètement déconnectés du phénomène qui lui, reste constant dans ses effets immédiats : on coupe l'effort d'une façon ou d'une autre (j'ai failli abandonner à 500m de l'arrivée d'un marathon ou j'étais en train de pulvériser mon RP).
J'ai constaté qu'en se confrontant régulièrement à cet état l'on peut, en mémorisant les sensations avant, pendant et après la démission repousser ce seuil apparemment insurmontable.
En se souvenant au moment critique que lors de la dernière compète on a regretté ce renoncement parfois seulement 10 ou 15 secondes après y avoir cédé est extrêmement motivant.
De la même façon on est beaucoup mieux armé lorsqu'on se souvient au moment critique qu'avoir précédemment repoussé le seuil de quelques secondes ou quelques minutes n'a pas eu d'effet délétère sur la suite (fin de course, récupération, blessure).
En gros ça se résume à ça : lorsque ça devient insupportable souviens-toi que si tu continues ça ne sera pas pire qu'avant... technique à manier avec un minimum de progressivité :-)

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par Serge92 (membre) (82.124.14.xxx) le 16/06/16 à 14:02:13

...utilisation des images mentales aussi.... qui permet de sortir du carcan de la douleur sous toute ses formes.

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par (invité) (90.109.234.xxx) le 16/06/16 à 14:05:02

"Pourquoi s'arrête-t-on de courir ?"

Parce que la sortie ou la course éternelle est impossible ;-)

1- Parce qu'une fois la ligne d'arrivée franchie, la plupart d'entre nous nous arrêtons là. (Objectif atteint ou non, avec des arrêts précédents ou non)

2- Parce que c'est la fin de la sortie, et qu'au même titre qu'on s'élance au départ, on finit par s'arrêter de courir...

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par spb (invité) (185.24.187.xxx) le 16/06/16 à 14:10:53

@ gagarine

Abandonner au 40 éme kilo démontre une très mauvaise gestion de l'effort a partir du 30 éme kilo.
Il est concevable d'abandonner au 28 éme au 32 éme éventuellement au 35 éme mais au 40 éme je ne vois pas.
J'ai déjà vu des coureurs finir en marchant mais abandonner, je ne pense pas.certainement que dans ta tête des le 30 éme kilo tu savais que tu ne pourrais pas terminer. dans ce cas autant s’arrêter.

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par SuperD (membre) (82.232.241.xxx) le 16/06/16 à 14:17:47

@ spb
"mais au 40 éme je ne vois pas"
ne cherche pas, la limite du renoncement est un raz-le-bol mental qui va au delà de tout raisonnement logique et qui n'a rien à voir avec la proximité de la ligne d'arrivée

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par spb (invité) (185.24.187.xxx) le 16/06/16 à 14:17:51

@ 90.109
vous n'avez pas bien compris le sens de la question :))

la question est la suivante:

pourquoi dans effort du type "test d'effort"
a un moment donné on finit par craquer et lâcher prise ?

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par picsou (invité) (80.15.154.xxx) le 16/06/16 à 14:18:12

En complément, voici un article intéressant sur la perception de l'effort et les stratégies mentales.
http://www.volodalen.com/13physiologie/pe3.htm

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par (invité) (92.90.21.xxx) le 16/06/16 à 14:18:35

Parce que Bobonne vous attend à la maison pour faire la vaisselle, ça compte ?

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par picsou (invité) (80.15.154.xxx) le 16/06/16 à 14:19:49

Je crois me souvenir que Gagarine s'est évanoui au 40ème km. Un renoncement malgré lui.

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par spb (invité) (185.24.187.xxx) le 16/06/16 à 14:21:31

@ SD

oui c'est pour ça que je pense que son abandon était "prémédité" elle voulait faire ce marathon, mais intérieurement elle n'en avait pas suffisamment envie :)

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par (invité) (90.109.234.xxx) le 16/06/16 à 14:31:29

Gagarine a-t-elle des couettes dorénavant ? ;-)

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par SuperD (membre) (82.232.241.xxx) le 16/06/16 à 14:34:13

@ BBen
l'exercice de type "fermé" comme une compétition se transforme inévitablement en exercice de type "ouvert" dès lors que tu titilles ta limite car dans ce cas tu ne sais pas combien de temps tu vas pouvoir tenir la cadence et le but devient de la tenir le plus longtemps possible, la seule différence est une motivation supplémentaire due à la proximité de la ligne d'arrivée ou à la présence d'un adversaire mais le phénomène d'apparition d'un seuil de renoncement est le même

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par (invité) (90.109.234.xxx) le 16/06/16 à 14:42:10

@ spb

Ok. Et si je remplace mon
"Parce que la sortie ou la course éternelle est impossible"
par
"Parce que l'effort intense éternel est impossible"
?
;-)

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par spb (invité) (185.24.187.xxx) le 16/06/16 à 14:46:11

@90.109

oui mais cela n'explique pas pourquoi tu lâches prise 10" plus tôt au lieu de 10" plus tard ? :)
c'est ça qu'on voudrait savoir :)

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par (invité) (90.109.234.xxx) le 16/06/16 à 14:57:49

Ben ça été clairement expliqué par d'autres ; capacités/limites physique et mentale individuelle à un instant T...
Que tu sois capable ou non de les faire reculer le plus possible, tu en aura toujours une.

Pourquoi s'arrête-t-on de courir ? par BBen (invité) (134.157.90.xxx) le 16/06/16 à 15:05:48

@ SuperD : très bonne contribution, merci ! :-)

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