Un mort sur un trail

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Un mort sur un trail par (invité) (2a04:cec0:116a:610a:8ce9:2d6b:10e6:xx) le 16/06/24 à 07:21:49

Le nice Cannes a été annulé cette année à juste titre, pourquoi cet ultra trail a t il été maintenu malgré des conditions météo dantesques. Très triste pour ce coureur.

par (invité) (2001:861:4447:c000:b928:ab85:dd9a:xx) le 16/06/24 à 08:46:38

On ignore de quel trail tu parles. c'est celui-ci :

https://www.leprogres.fr/sport/2024/06/15/drame-sur-un-ultra-trail-un-mort-et-plusieurs-blesses

C'est donc le format compétition (départ précis comme pour une course à pied, chrono, classement) qui est en cause, un simple parcours à faire quand on veut comme en rando n'aurait peut-être pas conduit les participants à partir alors que de grosses quantités de précipitations étaient attendues dans la nuit. Ou bien les aurait conduits à rebrousser chemin ou à stopper avant les sommets.

Ça rappelle en tout point l'escalade qui était un sport de défi sans compétition avec des montées faites quand on voulait avec qui on voulait, sans obligation, avant qu'on ne la change là aussi en sport chronométré et "noté", organisé avec fédération et classement. Confer l'appel des 19 :
https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.cad-climbers.com%2Ffr%2Fnouvelles%2Fdossiers%2Farticle.php%3Fa%3D22#federation=archive.wikiwix.com&tab=url

Un trail typé randonné individuelle ou en groupe à faire quand on veut, OK, mais avec les caractéristiques d'une compétition de course à pied (chrono, départ précis, classements, stars, sponsors, etc.), non.
Ou alors, il faut sévèrement restreindre la distance et la dénivelée cumulée, l'inverse total de ce qu'on fait depuis 20 ans dans ce sport où les "grands rendez-vous" sont des concours de longueurs et de dénivelées, juste pour vendre du rêve ... et des bâtons.

Faudra-t-il encore des morts pour qu'on y arrive à "ultra-trail = départ libre" ?

par (invité) (2a01:cb0d:315:f400:4a1:14a0:a130:xx) le 16/06/24 à 09:57:03

L'organisateur risque de déguster...

par (invité) (2001:fd8:1a84:1101:71a1:a75:ef5d:xx) le 16/06/24 à 10:28:56

arrêt cardiaque ce n'est pas le vaccin ouf ouf ouf

par (invité) (78.241.208.xxx) le 16/06/24 à 10:35:30

Ils vont prendre tarif c'est sûr.

Quand on voit les alpinistes prêts à attendre plusieurs jours sous abri le temps que le soleil revienne... Ici c'est quelques heures de report max. Et le passage en question aurait eu besoin de sécher quelques jours. Les averses orageuses d'été sont compliquées à prédire, mais au vu de la météo annoncée ils auraient pu penser à un autre chemin en plan B.
D'autant que c'est un ultra, raboter de plusieurs kilomètres n'aurait pas eu d'influence sur la course.

The show must go on

par (invité) (91.214.5.xxx) le 19/06/24 à 09:25:38

J'ai écouté quelques passages des commentaires live de la course (avant l'incident évidemment).

Il y avait une remarque intéressante d'Ugo Ferrari (commentateur, très bon traileur et organisateur d'un trail) qui rigolait en évoquant que certains coureurs réclamaient un report de 24h de la course... apparemment il faut déposer un dossier 2 mois à l'avance pour le jour de la course à la préfecture donc ce n'est pas possible ! La seule alternative est donc l'annulation pure et dure (avec les désagréments que ça amène)...

Je ne sais pas si c'est vrai mais cela serait quand même regrettable que la lourdeur administrative empêche d'être flexible en fonction des conditions climatiques ?!

par (invité) (2001:861:4447:c000:a0c7:111b:8ffb:xx) le 19/06/24 à 10:51:35

Lisez cet article :
https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/haute-savoie-un-mort-et-deux-blesses-graves-sur-l-ultra-trail-du-haut-giffre-4799779

On y découvre ce paragraphe assez cruel sur la nature humaine :
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"Sébastien décrit un moment particulièrement difficile à vivre. "C'était assez apocalyptique. Une cinquantaine de participants, tous à la frontale, et énormément de pluie. Tout le monde rincé avec des cris d'horreur de gens qui crient 'Arrêtez le trail !' C'était extrêmement difficile à vivre", confie-t-il, se disant "en état de choc". "Ça aurait pu arriver à n'importe lequel d'entre nous, même nous traileurs aguerris. On n'aurait pas dû se retrouver dans ces conditions en montagne à ce moment-là", lâche-t-il."
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Et oui, des gens se rendent compte qu'ils sont dans un moment critique, une situation ultra dangereuse dans laquelle ils ne doivent pas se trouver, et savent bien qu'il ne faut pas continuer ... mais leur seule action, ça n'est pas d'arrêter, de sauver leur peau, c'est de demander que l'organisateur leur demande d'arrêter ! Et ils continuent vers la mort parce qu'on ne leur a pas dit de stopper ce qui n'est qu'une activité de pur loisir. Leur vie passe après obéir.

Une telle faiblesse de caractère, c'est en droite ligne l'application des expériences de Milgram. L'autorité fait faire tout et n'importe quoi à certaines personnes (65 %). Dans les expériences de Milgram l'autorité était représentée par des personnes en blouse blanche, là ce sont des organisateurs de trail. À moins que l'autorité ça soit juste le mot "trail", qui aurait des effets lobotomisateurs sur certaines personnes.

Peut-être faudrait-il que légalement chaque organisateur soit obligé d'indiquer aux participants qu'un trail n'est pas par principe une compétition à mener jusqu'au bout et que lorsqu'il se sent en danger, il a le devoir de stopper et d'avertir les autres participants ?

Éviter les classements et le chrono dans ce genre d'épreuve, ça serait déjà un premier pas.

Pour moi un chrono c'est pour une épreuve qui est réalisable sans problème et pour laquelle on peut augmenter la difficulté en se battant pour un classement ou un temps. Pour un ultra trail, il s'agit d'abord de rester en vie, ensuite de faire une bonne balade par des chemins praticables, les participants pouvant partir quand bon leur semble, comme sur un itinéraire de rando.
Il y aurait alors une liste de GT (grands trails) comme il y a une liste de GR. Libre à chacun de les courir seul, en groupe ou en équipe, sous leur responsabilité avec consigne de repli en cas de météo défavorable, repli bien mieux accepté quand il n'y a pas l'autorité d'un organisateur ni le coût de l'inscription.
D'ailleurs certains parcourent les GR en courant et montrent qu'on peut faire du trail sans qu'il y ait de compétition officielle.

par (invité) (78.124.72.xxx) le 19/06/24 à 11:00:14

Très belle analyse.

"Sébastien (nom modifié), un coureur de l’Ultra-Trail, décrit une scène chaotique : “On s’est retrouvé dans une descente sous une pluie battante. Tout glissait, et on se tenait à une corde installée par les organisateurs. À ce moment-là, trois personnes ont dévissé sous nos yeux” .

Sébastien poursuit : “C’était assez apocalyptique. Une cinquantaine de participants, tous à la frontale, et énormément de pluie. Tout le monde rincé avec des cris d’horreur de gens qui criaient ‘Arrêtez le trail !’. C’était extrêmement difficile à vivre”, confie-t-il, en état de choc "

Ha non, cette réaction "arrêtez!", c'est après le drame, évidemment.

par (invité) (2a04:cec0:10d1:5d7a:79f5:e516:fbf1:xx) le 19/06/24 à 17:16:46

J'ai été en effet très étonnant en lisant ce passage "arrêtez le trail !". Je ne comprenais pas cette phrase, dans la mesure où dans un tel contexte on s'attend plutôt à entendre des appels à l'aide. L analyse ci dessus est très pertinente.

par caneslak (invité) (78.241.115.xxx) le 19/06/24 à 19:50:54

Cette expérience de Milgram est superbe : Tellement d'investissement (financier, physique et logistique) qu'il est alors impossible de faire demi-tour de son plein gré.

C'est comme si un manège à Disneyland était "peut-être" dangereux. Toi t'as fait 500km, une nuit d'hôtel et 3 heures de queue en plein cagnard pour pouvoir le faire, forcément on ne va pas faire demi-tour !
Par ailleurs le récent Ironman de Nice a été sponsorisé par la grande faucheuse.

par (invité) (2a01:cb0d:18e:300:48f6:bd1d:538d:xx) le 19/06/24 à 21:27:47

"certains parcourent les GR en courant et montrent qu'on peut faire du trail sans qu'il y ait de compétition officielle"

Qui l'eût cru ?
;-)

par Garos (invité) (2a02:842b:8584:8801:8c27:8b2c:61cc:xx) le 19/06/24 à 21:34:47

Bah des trails sans compétition officielle il y en a des milliers chaque jour, ça s'appelle aller courir dans la nature.
De même que faire un tour du quartier en courant c'est de la course hors stade sans compétition officielle.

par (invité) (149.22.89.xxx) le 19/06/24 à 22:14:25

"Cette expérience de Milgram est superbe : Tellement d'investissement (financier, physique et logistique) qu'il est alors impossible de faire demi-tour de son plein gré."

Ca c'est pas du tout Milgram mais le biais cognitif des coûts irrécupérable. Déjà plus pertinent ici.

par caneslak (invité) (37.171.216.xxx) le 19/06/24 à 23:10:22

Merci pour la précision, je ne connaissais pas le terme

par (invité) (2001:861:4447:c000:784e:f68e:aa01:xx) le 20/06/24 à 07:25:56

La notion de l'autorité (Milgram) est bien au cœur de cette sombre histoire ; relis l'interview du traileur. Il finit par arrêter (donc pas un coût irrécupérable) quand l'autorité, l'orga, le lui demande et seulement là.

par Garos (invité) (185.24.187.xxx) le 20/06/24 à 09:41:38

"La notion de l'autorité (Milgram) est bien au cœur de cette sombre histoire ; relis l'interview du traileur. Il finit par arrêter (donc pas un coût irrécupérable) quand l'autorité, l'orga, le lui demande et seulement là."

Je penche pour les coûts irrécupérables dans le sens où il ne s'arrête pas de lui-même probablement au sens du coût que cela représente pour lui, à la fois au niveau financier (inscription, trajet, hébergement) et de la charge de la préparation (temps et énergie consacrés à l'entraînement).

Ça serait du Milgram si l'organisation avait explicitement transmis le message aux coureurs leur ordonnant de continuer. Sur une course (trail comme route) le principe c'est "vous êtes libres d'abandonner, mais si on arrête la course tout le monde doit arrêter". Pas "tout le monde est obligé de courir sauf arrêt de la course décidé par l'orga".

C'est peut-être pas la peine de vouloir plaquer une expérience assez extrême sur cette situation juste parce que vous ne pouvez pas encadrer les participants...

par (invité) (149.22.89.xxx) le 20/06/24 à 10:18:11

C'est exactement ça: l'investissement (financier, temps, efforts à l'entrainement et dans l'épreuve jusque là) n'est pas récupérable.
On peut supposer qu'en téléportant les mêmes pèlerins depuis leur canapé vers un chemin pourri en montagne en plein orage de nuit, face à deux panneaux "courir pendant 50km" et "refuge 200m", le choix soit différent...

Concernant Milgram, il s'agit de figures d'autorité (scientifiques, médecins, présentateurs tv selon les expériences :p) "acceptées" par les sujets, qui les poussent à agir à l'inverse de ce qu'ils feraient sans cette autorité.

Ici lorsque l'organisateur dit "la course est finie", son autorité est imposée, les coureurs n'ont absolument pas le choix, il n'y aura pas de classement, trajet physiquement barré etc etc.. Et avant ça, à aucun moment l'organisateur ne demande aux coureurs de continuer: on peut évidemment, explicitement, abandonner à tout moment. L'abandon n'est jamais une rébellion face à l'autorité de l'organisateur.

par (invité) (2a02:8440:3107:6bc4:185:7a30:9e6b:xx) le 21/06/24 à 12:22:25

R.I.P GG

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Aujourd'hui en France
Edition Principale
_Faits divers, vendredi 21 juin 2024 852 mots, p. AUJM15
« Gael était d'une gentillesse extrême »
Une semaine après le tragique Ultra-Trail du Haut-Giffre, en Haute-Savoie, les amis de Gael Gouttefangeas, mort dans une chute, saluent la mémoire d'un passionné de course.

Thomas Pueyo Correspondant À Grenoble (isère)

Il s'appelait Gael Gouttefangeas. Il avait 52 ans. Le 15 juin, sur l'épreuve reine de l'Ultra-Trail du Haut-Giffre (90 km), en Haute-Savoie, ce coureur originaire de la Loire a fait une chute mortelle sous la pointe d'Angolon, à 2 090 m d'altitude, plongeant dans la stupeur et l'incompréhension l'ensemble de la communauté des traileurs. Sous un déluge d'eau qui avait transformé la descente vertigineuse de ce sommet en une patinoire de boue, totalement impraticable, Gael a dérapé, perdant l'équilibre et tombant dans cette pente abrupte sans aucun moyen d'enrayer sa dégringolade.

Aujourd'hui, les amis proches avec qui il partageait les kilomètres sur les sentiers sont toujours sous le choc. « Je viens de perdre mon plus grand ami, je n'arrive pas à croire qu'il nous a quittés. Je pense à son fils qu'il aimait tant », confie Guy Coutanson. « Il va énormément nous manquer, il était d'une gentillesse extrême », commente un autre ami sur Facebook. Sa famille, bouleversée, a préféré ne pas s'exprimer.

« Je l'ai vu tomber dans l'abîme de la pente avec trois autres participants, se rappelle David Varlez, traileur de 46 ans qui était lui aussi dans cette descente très périlleuse vers 4 heures du matin, samedi dernier. Je distinguais la lueur de leurs lampes frontales qui s'éloignait. L'un d'eux a rebondi en tombant. Ils ne contrôlaient rien vu la raideur. » En chutant, les traileurs poussent des cris d'effroi, rapportent d'autres témoins, très choqués d'avoir assisté impuissants au drame.

Plusieurs centaines de mètres plus bas, Gael Gouttefangeas va décéder d'un arrêt cardio-respiratoire au milieu de ces montagnes qu'il adorait parcourir en courant. Les bénévoles et secouristes de l'organisation qui se précipitent sur place - en essayant eux-mêmes de ne pas périr en accédant à la zone - ne peuvent rien faire quand ils arrivent à sa hauteur, plusieurs minutes après que l'alerte a été donnée.

La cause exacte du décès de Gael Gouttefangeas n'est pas encore connue. Damien Logeart, un autre concurrent de la course, n'excluait pas un choc contre une pierre : « Je suis tombé quarante fois, si j'avais cogné la tête au mauvais endroit, j'aurais pu y passer aussi », confiait-il le lendemain de l'accident.

Infatigable

Alors qu'on ne connaissait pas encore l'identité du coureur tragiquement décédé, la polémique a vite enflé au sein de la communauté des traileurs sur les aptitudes des victimes à évoluer sur un terrain montagneux. Face à l'engouement de la discipline qui attire de plus en plus un public peu habitué à évoluer en altitude, la question pouvait être légitime. Il se trouve que Gael Gouttefangeas n'avait rien d'un novice. Il pratiquait le trail en compétition depuis au moins 2017, d'après le site Internet Kikourou.net, qui recense les résultats des compétitions françaises.

Au fil des années, il avait progressé avec sérieux, cumulant plus de 170 km en montagne et 10 000 m de dénivelé positif. Le Ligérien ne figurait pas parmi l'élite, mais il se classait souvent dans le premier tiers du peloton, preuve qu'il s'entraînait avec la fougue des vrais passionnés. Il devait jongler entre le sport et la gestion de son entreprise de nettoyage de bureaux et d'immeubles à Saint-Jean-Bonnefonds (Loire), près de Saint-Étienne. Il alliait parfois les deux en faisant ses déplacements professionnels à vélo, malgré le matériel encombrant.

Son palmarès de « finisher » (finisseur en anglais) affiche des courses d'une grande technicité dans le massif du Mont-Blanc, les Pyrénées... Il était par exemple venu à bout de l'Échappée belle, entre Isère et Savoie, sans doute l'ultra-trail le plus exigeant de France. Son périple avait duré une quarantaine d'heures. « Vivre juste de manière féerique », résumait-il en relayant une interview de Sylvain Tesson.

Gael se définissait lui-même comme un « trail addict ». Sur sa page Facebook, les photos de montagne partagées après ses sorties en toute saison, par tous les temps, montraient un amour sincère pour cet environnement. Il se plaisait à partager cette passion avec son jeune fils. « Randonnée avec mon pti randonneur en herbe, enfin plutôt en génépi tellement il kiffe et il marche bien », écrivait-il après une longue balade estivale au-dessus de Pralognan-la-Vanoise (Savoie).

Généreux

En septembre 2023, afin de réunir des dons pour l'association locale les Yeux du coeur, qui aide une jeune fille malvoyante et autiste, Gael avait avalé 130 km pendant vingt-quatre heures dans le parc naturel Livradois-Forez. « Ça va être d'une beauté extraordinaire. On est là pour apporter de la chaleur humaine aux gens atteints d'autisme. Je suis à fond ! On espère réunir des fonds car les autorités ne sont pas toujours au rendez-vous malheureusement », disait-il dans une vidéo, un large sourire sur le visage. Cette joie communicative s'est éteinte définitivement en bas de la pointe d'Angolon, sur une course qu'il avait cochée depuis longtemps, ainsi qu'il l'écrivait en mai dernier : « Hâte de fouler et de découvrir les sentiers magnifiques au départ de Samoëns entre copains. »

Illustration(s) :

Gael Gouttefangeas, 52 ans, racontait sur les réseaux sociaux sa passion pour la course en montagne.

par Bouap (invité) (2a01:cb11:8069:70ed:45d:5fb2:a8f3:xx) le 21/06/24 à 15:08:14

La mort c’est pas bien je préfère être vivant, après y’a plein de papiers à faire avec l’aide des croques morts , pas amusant .

Bouap

par Gégé (invité) (2001:861:3f09:98f0:c97e:1732:2a92:xx) le 25/06/24 à 08:56:18

Bonjour,
Merci 2a02:8440:..., bel hommage à Gaël qui n'est plus une statistique et qui ressemble beaucoup à pas mal de copains.
Pensées pour ses proches.

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