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TOULOUSE: mon premier marathon / récit par jc (invité) (82.255.121.xxx) le 29/10/07 à 14:09:48
Je vais découper ça en plusieurs parties, pour ceux qui sont pressés attendez le final, c'est ça qui est, disons, marrant.
ACTE 1
Marathon du Grand Toulouse – 28 octobre 2007
Prologue
8 mars 2007: jour de mes 42,195 ans! J'avais décidé de courir mon 1er marathon au plus près du jour symbolique de mes 42,195 ans. Un coup d'oeil au calendrier 2007 des courses en France m'indique que près de Tarbes se court un « petit » marathon le 1er avril.
Tiens? Pourquoi pas?
J'en parle à Renaud. Ce sera d'ailleurs le jour de ses 35 ans. La décision est prise, on ira à Aureilhan ce jour-là.
Hélas, à l'entraînement, je me blesse au mollet quelques semaines avant. Illusoire de courir 42 bornes dans ces conditions. Grrrrr!
Bon, tant pis, Renaud le courra et je lui ferai l'assistance ravito en VTT suiveur.
1er avril 2007, Aureilhan. Moins de 100 coureurs au départ. Oui c'est vraiment un « petit » marathon, mais il fait lui aussi ses 42 km... Renaud réussit un joli parcours et inscrit 3h04' à son tableau de chasse. Respect.
Je n'en resterai pas là. L'entraînement se poursuit, avec des périodes de rémission et d'autres plus agaçantes: douleurs aux tendons d'Achille, aux mollets, l'un puis l'autre... je m'inscris quand-même au semi-marathon d'Oloron, que je cours très prudemment en 2h02. Très belle ambiance, et deux grandes boîtes de chocolat Lindt à chaque arrivant. Un délice. J'y retournerai.
Vient l'été, ascension du Mont-Blanc en presque non stop, footings en montagne me donnent la pêche.
Dernier weekend de septembre, Renaud organise dans le cadre des virades de l'espoir un 24h par équipe, autour du lac de Sesquières. Nous, les 5 frangins Michel, et Thomas mon rejeton formons l'équipe « Mucojorétapo ». 290 km plus tard, nous rapportons la coupe à la maison. Une expérience collective très enrichissante, l'année prochaine on remet ça, en plus grand. Avec 50 km courus tout au long de ce 24h, sans finir entamé, je me dis qu'il serait judicieux et possible d'envisager de nouveaux objectifs.
Evidemment, la Saintélyon, on n'y coupera pas vu qu'on l'a déjà faite en relais et qu'on est accro, la moitié du parcours pour bibi l'an dernier. Je m'inscris... en solo cette fois-ci! 69 km. J'fais monter la pression!
L'entraînement s'intensifie, je passe de 30-40 km hebdomadaires à 55, sur 4 sorties au lieu de 3, j'allonge un peu les sorties longues. Les sensations sont bonnes, mais tendons et mollets me rappellent que pas trop n'en faut quand-même! Equilibre subtil difficile à trouver.
Tiens? Voilà les vacances de Toussaint...à 5 semaines de l'objectif Saintélyon, un marathon c'est faisable. Je voulais faire le marathon des villages au Cap Ferret, mon agenda ne l'a pas permis, alors pourquoi pas Toulouse? Je m'inscris.
Ile de la Réunion, 21 octobre. Hervé et Renaud viennent de finir le Grand Raid de la Réunion alias « la Diagonale des Fous », en 49h23. 150 bornes et 9200m+. On n'est pas dans la même catégorie...
Toulouse, 22 octobre. Renaud s'inscrit au marathon de Toulouse pour m'accompagner. Compte tenu de mon objectif de 4h, pour lui ce sera une sortie longue de récup après le grand raid !!
Ca m'arrange bien, car il faut récupérer le dossard la veille et j'habite à 300 km de Toulouse! Il le fera pour moi, donc.
Et il me fera le lièvre et le porte-bidon aussi, juste retour du marathon d'Aureilhan!
Jour J, mise en route des moteurs.
Comme ce fut bon de profiter du passage à l'heure d'hiver dans cette nuit de samedi à dimanche! Le réveil à 6h30 se fait facilement. Tiens, c'est bizarre, cette nuit j'ai rêvé que je faisais la reconnaissance du parcours de la Saintélyon, le matin-même de la course.... ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas prémonitoire!
Thé, pain brioché, banane. On agrafe les dossards sur les maillots. A l'heure de l'électronique et des nano-technologies, on en est toujours là avec nos 4 misérables épingles à moitié rouillées à essayer de mettre le dossard droit, pas trop bas pas trop haut, sans bousiller les fibres du T-shirt asics! 5 minutes plus tard, j'ai réussi à ne pas me percer les doigts. Première victoire de la journée.
Maintenant mettre la puce sur les lacets.
Je suce une p'tite pastille de vitamine C tout en enduisant mes orteils chéris de Nok anti-frottement. Enfin, je colle un adhésif sur chaque mamelon, ça fera donc deux a priori.
7h10. Faudrait p'têt qu'on y aille. On est à 50 bornes de Sesquières.
Sesquières. 2 km de bouchons. Ca commence bien c't'affaire... tant bien que mal on rejoint les abords du stade.
8h20: navette vers l'aéroport de Toulouse-Blagnac, au lieu joliment nommé « aéro-constellation ». On aperçoit 2 belugas, puis voilà l'A380 près duquel sera donné le départ.
Il est 8h50, ben oui on a bien passé une demi-heure dans ce bus, finalement.
Jour J: départ
Le soleil se lève lentement, derrière les brumes. Fait pas chaud. Heureusement qu'on est à l'heure d'hiver.
Je glane au ravito quelques bricoles, bois un coup.
Chacun a trouvé un vêtement jetable: ça va du pull pourri au sac poubelle en passant par toutes sortes de combinaisons en non-tissé ou plastique. Foule bigarrée. Tiens, eux, ils doivent bosser chez Airbus, ils ont une « combinaison spéciale accès à l'A380 », me dit Renaud dont les bureaux sont de l'autre côté des pistes. Pour moi ce sera un sweat rayé dont je n'ai jamais pu enlever les taches de peinture rouge: une belle fin pour lui.
Je jette un coup d'oeil de touriste au sas « élite ». Pas de Kenyans à l'horizon. Il doit faire encore trop froid pour eux. A moins qu'ils s'échauffent un peu plus loin.
Oui, c'est ça, ils doivent s'échauffer. D'ailleurs, il est 9h10, si j'en faisais autant? C'est parti pour assouplissements et mise en route tout doux tout doux. Pas question de perdre un seul milligramme de glycogène avant le départ.
9h25. On se faufile dans les rangs, le filament humain se forme lentement. Les ballons des meneurs d'allure flottent dans l'air, là-bas, loin devant, aux avant-postes. Un coureur aveugle et son guide sont là, prêts à partir. Chapeau bas. De temps en temps, un vêtement-projectile passe au-dessus de nos têtes. La chaleur humaine remplace le vieux pull tricoté par mamy. « Chabal ! » entend-on ici ou là, histoire de se donner du courage. Il y a des événements qui marquent on dirait.
9h30. C'est parti! Meuhhhhh! La longue reptation vers la ligne de départ atteinte 1'30 plus tard me rappelle la dernière foire aux bestiaux. Au passage sur les tapis électroniques hurlants je mets en route le chrono de ma cardio-montre. Elle affiche entre 100 et 220 en puls, doit y avoir du parasitage... surtout que je n'ai pas de ceinture-émettrice !
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par jc (invité) (82.255.121.xxx) le 29/10/07 à 14:11:44
ACTE 2
L'autoroute à contresens
J'avais lu quelque part, dans les conseils de rythme sur semi-marathon: « 7 km pour trouver son allure, 7 km pour la conserver et 7 km pour finir selon les sensations ». Et sur marathon, on fait comment, hein? Je décide de courir très prudemment les premiers km, malgré tout je me retrouve à plus de 11 km/h largement dans l'allure « 3h45 » alors que les meneurs d'allure 4h sont toujours devant. C'est vrai qu'ils étaient 1 minute devant dès le départ, mais quand-même...
Prendre la rocade à contresens (route fermée) donne une drôle de sensation. De l'autre côté des klaxons d'encouragement. Sympa. Des conducteurs ralentissent carrément à 10-15 km/h. Les abrutis...
Record au kilomètre
Petite descente au 5ème kilomètre, que j'expédie en 4'46, je n'en crois pas le chrono, je me dis que le panneau 5 KM était mal placé. Si si, c'est bien ça, me souffle un concurrent. Purée je viens de faire 1 km à 12,6 km/h, je me crois à l'entraînement ou quoi? Renaud me presse de ralentir. Pourtant je n'ai vraiment pas l'impression de forcer. Je déroule tranquillo. Il ferait mieux de me passer à boire, on vient de passer le 1er ravito aux Sept Deniers. Dont acte.
Ce sera le seul kilo à plus de 12 de moyenne.
La passe à 10
Le peloton s'étire, on commence à y voir plus clair, on respire. Je remonte lentement mais sûrement le 2ème meneur d'allure « 4h » (ballon vert), le premier est encore devant, c'est pas possible, il est sur un rythme de 3h40-3h45, de quoi mettre le moral à zéro! « Si c'est un rythme de 4h, ça, je me les bouffe! » me confie un concurrent dégoûté. Belle image...
Finalement je double le premier ballon vert et sa cohorte de coureurs agglutinés qui exsudent à souhait. Les pauvres, il les emmène droit en enfer, me dis-je en passant. Plus loin, le meneur d'allure ralentira un peu, heureusement.
Passage au 10ème kilo en 53'05 soit 11,3 km/h, mon allure semi-marathon de 2004. Je suis bien, mais les genoux commencent à se faire sentir. Pourtant je n'ai jamais eu mal aux genoux même aux sorties longues. Y'a un truc qui cloche... à moins que ce soit le 100% bitume du parcours qui fait son effet. J'essaie de courir un peu sur les bas-côtés quand il y a de l'herbe. Bof, pas terrible et ça me prend la tête.
Le paysage est varié: zones urbaines, bords de la Garonne, zones ombragées, quelques terrains vagues. Il fait bon, je ne sens aucune montée de chaleur au visage, moi qui deviens tout rouge au bout d'une heure de course.
A cet instant de la course, je me dis que titiller les 3h45 n'est pas un rêve, c'est à ma portée si je garde bien l'allure du moment et j'aurai même le luxe de ralentir un peu après le 35ème. Qu'est-ce qu'on est optimiste et naïf quand on n'a jamais couru plus de 25 km! Je ne me doute pas encore de ce qui m'attend...
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par jc (invité) (82.255.121.xxx) le 29/10/07 à 14:12:58
ACTE 3
Semi-marathon
Il y a foule au 21ème km. Les promeneurs du dimanche nous encouragent, photos, journalistes qui filment.
Avec un record à 1h52'37'', je passe comme une fleur au semi en 1h53'51''. Soit j'ai progressé, soit je suis en train de me griller. Sur le moment, je penche bien sûr pour la première hypothèse.
Je m'envole vers mon 3h50 option 3h45 telle la fusée de la Cité de l'Espace que je suis en train d'admirer. A moins que je n'explose en plein vol?...
Un coureur qui arbore une magnifique ceinture marathon bardée de mini-bouteilles et gels en tout genre me fait penser à un kamikaze prêt à se faire sauter la cafetière. Bonjour le look. Echanges de sourire avec mon lièvre.
5 km de plaisir
Changement de respiration. Je passe en mode « 2-2 » après le mode « 3-3 », c'est-à-dire que j'inspire sur deux foulées au lieu de trois. La classe.
Je cours le 22ème kilo en 5'05, troisième meilleur kilomètre de mon marathon. J'ai des ailes. La vie est belle, on a passé la mi-course. Grisé par la vision de la fusée Ariane, je lance fièrement à qui veut m'entendre: « Maintenant on passe au décompte final, on passe du 'encore x km' au 'plus que x km' ». Prétentieux, va.
J'avale facilement les 5 km suivants sans mollir dans la longue montée du 25ème, Renaud me rappelle qu'il faudrait quand-même me ménager. « Ouais, ouais, ouais, bon on verra, j'suis bien. Passe moi un sucre et un p'tit coup d'flotte ». Il est sympa de me coacher, mais je sais aussi que ça l'arrange qu'on courre à 11 km/h, moins vite il transpire même pas, le bougre...
Au 25ème kilo, je lance à Renaud: « Maintenant je rentre dans l'inconnu ».
Effectivement...
Le 28ème kilomètre
Les pieds vont bien, les jambes vont bien, la douleur aux genoux est stable, la tête va bien. Y'a juste un truc qui me gêne: je n'ai encore pas marché depuis le départ, tout juste ai-je ralenti vaguement aux ravitos. Ah, si, j'oubliais, pause-pipi entre le 5e et le 10e (inutile d'ailleurs, j'ai pas pu...), mais sinon c'est du continu. Serai-je capable de tenir comme ça? Je me contrains à m'arrêter pour une courte vidange... réussie cette fois-ci. Toujours ça de moins à porter.
Je passe au 28ème en 2h33', les 2 tiers de la course sont derrière, je suis sur des bases de 3h50, c'est le bonheur!
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par jc (invité) (82.255.121.xxx) le 29/10/07 à 14:13:59
ACTE 3
Les tours jumelles en pleine tronche
Depuis 30 minutes, je suis à la fois motivé et optimiste. Cependant, je sens la nécessité de ralentir un peu, de 5'30 je passe à 6' au kilo.
En même temps je revois par la pensée tous ces récits de dérives et catastrophes au fameux « mur du 30ème km ». Il paraît qu'il y a aussi le mur du 35ème... on verra plus tard.
Ca y est! Je vois la pancarte « 30 KM ». Elle est à 150 mètres devant. Le mur, je le laisserai donc aux autres, vous savez, à tous ces gars sous-entraînés qui prennent inconsciemment le départ d'une course improbable... c'est ça oui, c'est ça...
Penser à appuyer sur le bouton rouge de la montre pile en face du panneau, comme à chaque kilo (enfin disons, ceux qui sont indiqués). Encore, pardon plus que 80 mètres et je suis au 30ème. Et puis...
« WOOUUUAAAAAAARRRRRGGGGGG !!! »
Un scud venu de nulle part me transperce le mollet droit. Un énorme crabe transgénique s'est agrippé à mon triceps et refuse de lâcher prise. Je hurle. Des coureurs se retournent, d'autres se tiennent à distance, pourtant y'a rien de contagieux!
« C'est pas un mur, c'est un immeuble! » dis-je à Renaud.
J'ai pris les 2 tours jumelles dans la tronche, ou plutôt dans le mollet, avec en prime une explosion du site AZF qu'on est en train de longer.
Bref, j'ai une sacrée crampe, comme ça d'un coup... Renaud pense que je me suis fait une déchirure (le côté soudain de la douleur), en fait c'est une crampe, rien de plus, mais rien de moins non plus. Je marche, tiens je passe le panneau « 30km ». Je m'en souviendrai de celui-là, pas près de l'oublier!
Cours, cours, ne t'arrête pas, reprends tout doux, trottine, ça va passer
T'en as de bonnes, toi, « ça va passer » qu'il dit. Ben voyons.
J'ai beau être son aîné, il a 3 années-lumière d'avance sur moi en expérience de course à pied, alors bon, je m'exéscud, pardon je m'exécute docilement et je reprends molo molo mollet et je subis le 31ème kilo en presque 8 minutes. C'est-à-dire 7,5 km/h... la misère! Je ressemble à un papy arthritique en fin de parcours, j'ai 3 tonnes sur le dos, 4 tonnes de plomb dans les jambes, 5 tonnes derrière moi à tirer... et 12,195 km à assurer, disons plutôt désormais à subir. Mes espoirs de « temps » s'envolent tout à coup. A chaque fois que je ramène la jambe vers l'avant, le crabe resserre son étreinte, c'est pas possible toute ses congénères s'y mettent, ils vont me lâcher quand, hein, quand???
Se relancer...
Curieusement, la douleur s'amenuise et disparaît presque complètement au bout de 300 mètres. Mais je la sens latente. Le crabe a dû avoir peur de quelque chose, il s'est enfui et attend un autre moment propice pour sortir de son trou. Sale bête, tiens! Oui oui il reviendra!
32ème kilo en 7'18, 33ème en 6'20, je sors la tête de l'eau, je reprends « au moral ». Dur. Très dur. A ce moment, je confie à Renaud quelque chose comme « Pourquoi ça fait pas 30 km un marathon? Pourquoi ils ont pas mis le 40ème avant le 30ème? »
De plus en plus de coureurs marchent, s'arrêtent, s'étirent, certains vomissent. Pas de doute, on est à l'arrière de la course. D'ailleurs, les ballons verts ne devraient pas tarder à me doubler.
Entrée dans Toulouse centre ville. Les spectateurs sont là, super! Super aussi le spectacle de ma tronche défaite, j'ai sacrément encaissé depuis 20 minutes, je suis quelque peu entamé. J'ai du mal à voir les gens, relever la tête, pas la force de dire merci aux « allez Michel! », je n'ose les regarder tant j'imagine que mon visage doit renvoyer quelque chose de pitoyable. Je n'ai pas le droit d'inspirer de la pitié, après tout j'ai signé pour ça non? J'ai même payé! Je me dis qu'il faut vraiment être c.. pour faire un marathon. Enfin je parle pour moi.
Le Capitole, décapité
« J'ai plus ma tête », je suis décapité, et dépité, au Capitole. Ca fait 3h20 que je suis dans mes runnings. Plus que... plus que combien au fait? Environ 7 km. Si je veux rester sous 4h, faut courir à plus de 10,5 km/h. Mission impossible, je le sais. Pas de quoi me motiver. Nouvel objectif: finir, finir tant bien que mal, sans me blesser, mais finir.
Le Capitole: très belle place, il doit faire bon siroter une bière en terrasse. « Triiiiiiiit! Laissez passer les coureurs! » crient les gars de la balise aux automobilistes pressés.
Un grand merci à tous ces volontaires très actifs, qui m'ont ainsi évité sans doute quelques collisions.
Dernière côte
« C'est la tête qui doit porter les jambes, pas le contraire. Ne pense pas à tes douleurs, ignore-les », me serine mon frangin depuis 2 ou 3 bornes. Sans blague?
N'empêche, il a raison. Un marathon, c'est 30 km à courir et 12 km à tenir.
Un coureur lance: « c'est maintenant qu'on va voir qui est bon ». Il a raison lui aussi.
Je repense à une collègue de travail qui me disait à propos de mes sorties longues: « Quoi? Tu cours 2 h? Mais ça doit être très dur! ». Pfffff. Si elle savait... de la gnognote oui, à côté du calvaire que j'endure depuis trois quarts d'heure, et qui est loin d'être fini!
Dernière côte: pas bien méchante, mais mal placée... ils auraient pu mettre un tapis roulant à cet endroit-là! Des coureurs vomissent.
Je marche un peu, je repars en mode diesel des années 70, j'ai l'impression d'avoir une charrette de foin accrochée dans le dos et dix plaques d'égoût scotchées sous les semelles, je rigole intérieurement en imaginant la posture que je donne à voir...
Tiens? Des ballons qui me doublent, dans une nuée d'odeurs nauséabondes de transpiration collective. Ils sont de quelle couleur? Jaunes ou verts? Honnêtement j'ai du mal à analyser. Le cerveau est passé en mode veille. Bonjour les dégâts. Au chrono, ça devait être les « 4h ». Quand-même pas les 4h30? Non, quand-même pas.
Les 36e et 37e kilos passent. Lentement. Très lentement. Trop lentement. Une éternité sépare deux panneaux d'indication. Je regarde le chrono, 4 minutes depuis le dernier kilo, j'ai donc fait 500m, plus que 500m et je suis au suivant.
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par jc (invité) (82.255.121.xxx) le 29/10/07 à 14:14:37
Pardon ça devait être l'ACTE 4 plus haut...
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par jc (invité) (82.255.121.xxx) le 29/10/07 à 14:15:12
DERNIER ACTE
Pris dans le béton
La course devient maintenant une lente agonie. Je finirai, oui c'est sûr, je n'imagine pas ne pas finir, mais comment? Quand? Renaud pense en 4h25'. Je pencherais plutôt pour 4h30'. Mon optimisme a disparu. « La tête doit porter les jambes », j'essaie de me dire qu'il a raison. Malheureusement mes mollets, mes cuisses, mes hanches sont suspendues au seul neurone qui doit me rester. Les dendrites tiendront-elles? Ou bien vais-je m'écraser comme une bouse fraîche d'une seconde à l'autre? Cochez la bonne réponse.
Je me sens comme pris dans un bac géant de béton, dont le niveau remonte progressivement direction les oreilles. De la pointe des pieds jusqu'aux abdos et même un peu plus haut, je suis plus raide que la justice d'un pays totalitaire. J'ai troqué mon short pour un scaphandre qui se remplit tout doucement de béton frais, du béton prompt densité 3 on dirait.
Je bois de plus en plus, de l'eau, de l'eau sucrée, du powerade. Jusqu'à présent, j'ai bien géré l'alimentation et l'hydratation. Du moins c'est ce que je crois. En fait, le temps frais et les bonnes sensations de la première partie de course m'ont sans doute conduit à ne pas boire suffisamment pendant les 2 premières heures, pourtant je l'ai fait régulièrement, mais pas assez. J'avais peur de choper un point de côté. J'ai eu une paire de crabes en échange. A propos de crabe, voyons la suite...
Le retour du crabe
Je passe le 38ème kilomètre en 3h44.
38 km, ça me rappelle la Saintélyon en 2006, j'avais parcouru cette distance (relais à deux). Je ferai donc plus, à défaut de faire mieux.
Deuxième « WOOUUUAAAAAAARRRRRGGGGGG !!! », à gauche cette fois. Je m'arrête. Instants de désolation. Je déclare d'un ton définitif que je ne courrai plus désormais, je finirai en marchant. Renaud me conseille de courir à faible allure, tout doux, comme au 30ème. Il est teigneux, celui-là... j'annule le mot définitif, alors...
Ne pas s'arrêter, marcher, marcher vite même, si possible. Ok on y va. C'est bizarre, quand je marche j'attrape un point de côté, pas quand je cours. Ah oui, j'ai compris, c'est une question de respiration, je me relâche trop quand je marche. Le passage entre marche et course est imperceptible, d'une progressivité inimaginable, un véritable exploit de concentration que d'arriver à gagner 0,1 km/h chaque 10 ou 20 mètres!
Je bats mon record au 39ème kilo; Record de lenteur évidemment: 10'20, moins de 6 km/h. Lamentable, mais c'est toujours un kilo de moins à parcourir. Héhéhé... la finish line se rapproche, mine de rien.
La lutte finale et le flash!
Je marche. Ou plutôt je me traîne. Façon gastéropode. C'est vraiment dur. Je n'aurais pas cru à ce point-là. Je ne suis plus qu'un amalgame humanoïde pétri de douleurs. Le genre humain n'en ressort pas grandi! Mes 75 kg sont devenus 75 litres d'acide lactique. J'ai bien fait de perdre 2 kg depuis 4 semaines, ça fait de 2 litres de lactique en moins. Non mais!
T'as soif?
J'sais pas.
Tu veux un sucre?
J'sais pas.
Tu veux quelque chose?
J'sais pas.
Haut niveau de conversation, et quel bel entrain! Y'a du lactique qui a dû se faire la malle et qui envahit progressivement mon cerveau. Mes deux hémisphères se mélangent, je ne sais plus trop comment commander les jambes, normalement à droite ça commande à gauche, là y'a eu de l'embrouille, peut-être que le neurone de tout à l'heure a lâché...
4h03'31'' au passage du 40ème kilo, le panneau fait chaud au coeur. Plus que 2 gros km.
200m avant le dernier point d'eau, on nous scande « plus que 1,3km! », puis au ravito « plus que 1,5 km! ». Y'a maldonne, les gars! Ah, les chiens!
Je continue de marcher ou trottiner. C'est bon, ça se tire. Je pense à des trucs du style « je suis marathonien », « j'aurai de quoi raconter si je finis », bref on se motive comme on peut.
4h13: 41ème km: le flash! Il ne reste plus rien ou presque, je me remémore les deux derniers km de la Saintélyon où j'avais envoyé la sauce et doublé des dizaines de coureurs. Je décide subitement, contre toute attente et sans préméditation, d'abréger mes souffrances en mettant le paquet. Je crie « je ferai 4h20, pas une minute de plus! » et je me remets à courir. La respiration est monstrueuse, on m'entend arriver à 50 mètres, c'en est ridicule, mais je m'en fous, j'ai décidé de finir à l'arrache et au moral, je tire une tronche pas possible, je me blinde à mort et j'envoie tout. Je courrai ce dernier gros kilomètre en 7 minutes, un point c'est tout! Personne ne m'en empêchera. 7 minutes, si les Kényans m'entendaient...
Renaud esquisse un sourire dubitatif. Il doit se dire des trucs du style: « j'ai beau être frais, si je dois le ramasser par terre dans 10 secondes et le porter jusqu'au stade, c'est pas trop cool ».
Punaise il est encore loin ce stade? Je suis à bloc et je ne vois rien. Ah, si, le voilà. « 500m et c'est fini! », ça je l'ai bien entendu! Je me fixe un objectif immédiat: doubler le gars, le black, là devant. Un Kényan? Non, mon pauvre, tu rêves...
J'accélère légèrement. Je vais y arriver. Non, il accélère aussi. Tant pis je vais au bout.
Dernier virage, entrée sur le stade, j'accélère encore un peu, plus que 100 mètres, AAHHHH la crampe au mollet droit revient violemment (le crabe, 3ème, moteur, action!), mais tant pis j'ignore et je finis avec le mollet en feu. 5 mètres après le tapis je m'écroule et réduis cette crampe.
J'ai eu la présence d'esprit de cliquer sur le chrono sous l'arche d'arrivée.
4h 20' 45'' à ma montre.
A défaut d'atteindre mon objectif de départ, j'ai réussi mon dernier pari, le plus dur. J'ai couru 1,195 km en 7 minutes et quelques, après une heure et demie d'agonie.
J'ai envie de pleurer, mais faut rendre la puce, prendre la médaille, se taper dans la main, manger, boire, marcher pour ne pas s'effondrer.
Le reste c'est que du bonheur.
J E S U I S M A R A T H O N I E N !!!!
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par peky (invité) (195.83.178.xxx) le 29/10/07 à 14:36:18
bonjour,
Excellent reportage de l'intérieur des émois d'un coureur.
J'ai par moments effectué le même genre de dialogue intérieur, sans les crampes heureusement.
Le marathon est véritablement une épreuve particulière.
Bravo
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par AL (invité) (90.32.132.xxx) le 29/10/07 à 14:44:22
Bravo!!!
Pour le Marathon, le récit, l'humour... Maintenant, c'est sûr!!! je vais le faire ce Marathon!
Merci
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par zorro12 (invité) (82.240.189.xxx) le 29/10/07 à 15:03:20
Bravo,
malgré tous les détails sur la souffrance, ça donne vraiment envie de faire de même.
Thierry
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par alainP (membre) (82.226.222.xxx) le 29/10/07 à 15:19:04
jc, hier, j'étais un chouille devant toi, dans la même galère, à me faire rattrapper d'abord par les ballons blancs puis les verts, à me "cramponner" pour ne pas avoir de crampes.
Et ce qu'il y a de fou, c'est qu'on pense déjà au deuxième ...
Remets-toi bien, et à un de ces jours sur une course
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par Le Fonz' (invité) (192.223.140.xxx) le 29/10/07 à 15:21:44
'gnifik récit, bien rigolé !
très bon le coup des dendrites et la conversation des "je ne sais pas" ! bravo !
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par Le Cri de la Carotte (invité) (192.93.158.xxx) le 29/10/07 à 16:08:56
Sympa ton récit.
J'ai esquissé un sourire sur le coureur "optimiste et naïf" du 25ième km.
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par crivale31 (membre) (82.240.198.xxx) le 29/10/07 à 16:17:06
Excellent ton récit bravo, je crois que je me suis pris le même immeuble que toi....Mes jambes c'est du béton, cela me rappelle une pub...
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par sevaz17 (invité) (194.158.250.xxx) le 29/10/07 à 16:18:19
Excellent, t'as la fibre pour raconter. Bravo pour les 42,195 km
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par jc (invité) (82.255.121.xxx) le 29/10/07 à 16:52:55
Merci les gars. J'ai oublié plein de trucs, mais l'esprit est là.
Par exemple, vers la fin, je réclamais... un déambulateur...
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par Cestpasmoi (invité) (62.161.228.xxx) le 29/10/07 à 17:07:55
C'est très bien raconté, à la fois rigolo et bien écrit. J'étais vers le 34e km, juste avant le Pont-Neuf, pour encourager les coureurs. Je n'ai pas encore une grande expérience de la course à pied mais je peux t'assurer que je ressentais un profond respect pour tous, quel que soit leur état à ce stade de la course. Bravo pour ne pas avoir lâché malgré ces f_ _ _ _ es crampes :-)
--
Caro
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par Didier81 (invité) (195.93.96.xxx) le 29/10/07 à 17:38:58
Très bien raconté... très vivant (quel suspense !) et très réaliste... Bravo ! Méritoire...
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par jc (invité) (82.255.121.xxx) le 29/10/07 à 17:45:26
Merci Caro. Les spectateurs étaient vraiment très gentils et effectivement, pleins de respect. J'en avais presque honte! Mais ça aide beaucoup sur les derniers km, même si, pris dans sa bulle et ses souffrances, on ne montre pas grand chose !
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par phildjy (membre) (194.51.20.xxx) le 29/10/07 à 17:55:55
Ca me rappelle mon dernier marathon, terminé en rampant en 4h29.
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par Jérémie (invité) (193.155.140.xxx) le 29/10/07 à 18:18:21
Super bien raconté. Bravo !
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par Komensbaarrivo (membre) (89.85.138.xxx) le 29/10/07 à 18:49:56
Génial Jc ! Je tiens à te féliciter pour ton récit. C'est beau la façon de traduire ta souffrance vécue avec tant d'humour. J'ai pris un grand plaisir à te lire, grands moments de fous rires !! Félicitations pour ta course
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par Daniel ROUSSEAU (invité) (82.249.29.xxx) le 29/10/07 à 19:08:56
Bravo pour ce récit!
Tous les bénévoles du Marathon du Grand Toulouse sont heureux de voir que des coureurs tels que toi soient arrivés jusqu'au bout...
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par Epitaphe (membre) (88.162.127.xxx) le 29/10/07 à 19:10:29
Je me joins au choeur !!!
Très beau texte, qui me donne envie de revendre mon dossard du MDP... ;-)))
Nan, je déconne, je le garde! Mais tu me fais un peu peur tout de même...
Merci pour l'excellent reportage.
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par Martine (membre) (81.64.118.xxx) le 29/10/07 à 19:13:19
Merci JC pour ce beau récit. Je l'ai lu avec grand plaisir et avec le sourire... souvent.
Bonne récup et pour le prochain, ce sera sans crampe!!!!
Martine
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par steph29 (membre) (82.245.204.xxx) le 29/10/07 à 20:32:27
très beau récit,
bravo !
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par Marlène (membre) (82.237.205.xxx) le 29/10/07 à 20:35:38
Bravo JC, tu es MARATHONIEN !!! ton récit est très fort, très réaliste, tellement vivant... Beaucoup de marathonien se retrouve dans ton histoire, surtout un qui m'est très proche. Le marathon commence au 30ème kilomètre, fort de cette expérience, tu le gèreras autrement, sur le prochain. Mais ce que nous en retirons c'est la fierté d'avoir fait quelque chose de fort. D'avoir atteint un objectif même chèrement payé. Merci encore pour ce qui pourrait être un prélude à lire aux futurs marathoniens... pour les avertir de ce qui pourrait leur arriver. Restons humbles.
Mô
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par Eric77 (membre) (89.156.115.xxx) le 29/10/07 à 20:42:08
Super le récit, on se prend au jeu, on s'y croirait, on se demande s'il va y arriver, parfois on n'y croit plus et finalement il est marathonien !! Ah les crabes de Toulouse, ce sont les meilleurs ! Donc notons pour JC : un déambulateur + un monte-escalier qui se fixe à la rampe, comme dans la pub !
Bravo JC pour avoir bouclé cette distance, récupère bien.
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par Manga3 (membre) (82.237.205.xxx) le 29/10/07 à 21:44:06
Que dire, que te dire de plus qu'il n'ai été dit plus haut...vu tes temps de passage nous avons du nous doubler à plusieurs reprises...au 30ème nous sommes pratiquement dans le même temps.....et oui, c'est la que ça commence à tirer un peu.....pour moi, le reste de la course c'est mieux passé que toi....ne retenir qu'une chose, tu es Marathonien, là est l'essentiel......Le CR de mon premier Marathon ressemble étrangement au tiens....y aurait il plagia..?? Il aurait fallu commencer ton CR par "toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite" héhéhé........Bonne récupération "Môssieur le Marathonien"
Si tu veux te faire du mal, c'est ici.....
http://www.molo31.com/mapage2/index.html
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par jc (invité) (82.254.255.xxx) le 29/10/07 à 21:57:51
@Manga3
T'as raison on a à peu près les mêmes temps jusqu'au 30ème.
Ta tête me dit quelque chose (vidéo et photos), effectivement on ne devait pas être bien loin, si ça se trouve tu m'as entendu hurler à 29,920 km...
Le clown m'a doublé juste avant le Capitole je crois. C'est l'un de mes derniers souvenirs "lucides"...
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par varadero31 (invité) (90.50.133.xxx) le 29/10/07 à 22:04:04
salut manga3
je suis allé voir ton blog La Molo's Team
je suis sur une de tes photos, à l'arrivée un groupe de femmes discutant le mec qui boit juste derrière, pourrai tu me l'envoyer par mail stp....
gilles.garoppo@wanadoo.fr
d'avance merci
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par Manga3 (membre) (82.237.205.xxx) le 29/10/07 à 22:22:18
Gilles, photo envoyée. J'espère que c'est la bonne.
Lolo
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par pyouce (invité) (82.239.203.xxx) le 29/10/07 à 23:08:54
Merci JC pour ce récit "on s'y croirait" ! je fais mon 1er marathon à la rochelle le 25/11, et ton récit est une énorme source de conseils .... j'espère ne pas l'oublier,
félicitations à toi MARATHONIEN
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par (invité) (80.119.102.xxx) le 30/10/07 à 06:16:40
hello
félicitation
en plus tu m'as battu
j'ai fais 4.22 pour mon premier marathon
comme ton histoire me rapelle la mienne ;o))))
faut pas sous estimer les 42.195 surtout les 42 derniers km
;o))))
@+
sylvain
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par Manga3 (membre) (82.237.205.xxx) le 30/10/07 à 08:13:41
JC, peux tu m'envoyer ton email direct....j'ai une question à te poser....click sur mon pseudo, le lien est direct....
Lolo
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par jc (invité) (82.254.255.xxx) le 30/10/07 à 11:02:09
@ Lolo: c'est fait.
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par molokoi (invité) (82.66.81.xxx) le 30/10/07 à 12:43:45
Un grand bravo JC pour cette belle aventure,pour moi tout ceux et celles qui ont terminé sont des champions, qu'importe le temps c'est magnifique d'avoir terminé.
Super récit plein d'humour et d'émotions...
Fafa,comme Cestpasmoi, supporters de choc au 34ème kilomètre!!!
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par jc (invité) (82.254.255.xxx) le 30/10/07 à 13:30:22
Un mot pour les "supporters": ils devraient tous se concentrer sur les 10 ou 12 derniers kilomètres. c'est vraiment là qu'on a besoin de soutien! D'un autre côté, mais c'est très personnel, je ne supportais plus à la fin le bruit des claquements des petits boudins gonflables, ça me pétait les tympans... je devais vraiment être entamé!
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par Agnès (invité) (170.54.160.xxx) le 30/10/07 à 14:28:49
Coucou JC, vraiment très sympa ton récit Je pense que j'ai dû te dépasser juste avant le 40ème et je me rappelle m'être fait la même réflexion au sujet des 200 m d'écart annoncé entre le rond point et le ravito et à ce moment là j'ai entendu quelqu'un le dire tout fort derrière moi.... ça devait être toi. C’est vrai qu’à ce moment de la course 200 m ça parait vraiment très long.
Bonne récup.
Agnès
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par photo (invité) (90.11.133.xxx) le 30/10/07 à 16:53:12
merci lolo
c'est la bonne et à bientôt peut être sur la route
je vais faire le Lourdes Tarbes du 18/11 il parait que c'est très sympa
merci encore
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par julien (invité) (213.189.183.xxx) le 30/10/07 à 18:28:03
Excellent compte rendu. Je m'y retrouve vraiment (1er marathon a Bxl ce 14/10).
Les mataphores sont super bien trouvées, un vrai plaisir de te lire!
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par Bébère (membre) (82.249.127.xxx) le 30/10/07 à 19:15:37
JC, il y a un certain JC qui a subi un chemin de croix comme le tiens il y a de nombreuses années ... Mais ça n'a pas été raconté comme ça !
Beau marathon !
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par molokoi (invité) (82.66.81.xxx) le 30/10/07 à 19:47:09
elle est pas mal celle là Bébère!!! au fait tu es Toulousain? dans quel coin?
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par jc (invité) (82.64.149.xxx) le 30/10/07 à 22:41:45
@ Bébère: tu parles de Jules César? ou d'un Jeune Coureur? :-))
Sérieusement, tu ne crois pas si bien dire! J'y ai pensé, figure-toi, dans les derniers kilomètres, à toute cette souffrance accumulée. Oui, il lui a fallu un "sacré" courage, nous à côté on est des rigolos, surtout qu'on fait ça... pour le plaisir !!!
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par Bébère (membre) (82.249.127.xxx) le 30/10/07 à 23:42:25
Molokoi : Moi, toulousain ? Tu plaisantes...
JC : Eh oui, nous ne sommes que les apôtres des Zatopek, Mimoun et autres Gebreselassie (mais si !).
A nous les marathoniens, il doit tout de même nous rester un soupçon d'altruisme divin pour nous infliger de tels souffrances pour le bien des organisateurs.
Bonne récup !!!
J'allais dire : "bonne résurrection" ...
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par jc (invité) (82.64.149.xxx) le 30/10/07 à 23:48:45
Ha ha ha, Bébère, "pour le bien des organisateurs", elle est bonne celle-là, je la retiens!
Oui j'ai un peu ressuscité aujourd'hui, hier je me suis traîné comme une limace handicapée, à peine pu sortir le chien..; du coup il a fienté dans le garage le bestiau... ça fait partie des effets secondaires du marathon. Qui l'eût cru?
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par rml31 (invité) (83.206.205.xxx) le 31/10/07 à 12:25:36
Bravo au Marathonien.
Essaye quand même de gagner des minutes dans les années à venir, si tu veux qu'on recourt ensemble !!!
Bonne séance de récup pour ma part, 8j après la diagonale :)
Le Lièvre.
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par jc (invité) (82.64.149.xxx) le 31/10/07 à 13:03:03
Tiens, v'là l'autre... le mec qui n'avait même pas de courbatures le lendemain... comment est-ce possible?!...
Alors, puisque tu viens hanter ce site, je t'adresse publiquement mes humbles remerciements pour m'avoir supporté (dans tous les sens du terme) ce dimanche!
Mon compte-rendu ne te fait peut-être pas suffisamment de place, vu que sans toi, j'aurais peut-être abandonné ou marché plutôt que couru sur la fin (enfin, disons, trottiné).
Bon, sinon, tu t'es inscrit en solo sur la Saintélyon, j'ai vu ça. On est donc 2 de la famille à ce jour. On attend les autres... ils ne se précipitent pas on dirait.
Allez, bye p'tit frangin!
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par valent (invité) (84.103.83.xxx) le 31/10/07 à 15:30:49
Encore bravo jc, j'ai aussi été de la partie dimanche et comme la plupart d'entre nous j'ai souffert ; j'ai trouvé le besoin de me réfugier en cherchant des témoignages. Je me souis régalé.
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par jéjé37 (invité) (90.20.116.xxx) le 31/10/07 à 16:27:11
Bravo JC pour ce 1er Marathon et ce récit, je tiens à te rassurer, je viens de vivre mon marathon du 21 octobre à Amsterdam dans la même souffrance, et pourtant je suis à mon 18eme marathon et j'ai fait un 100 km en juin mais rien n'est jamais gagné, mauvaise allure de départ et mauvais entraînement pour ma part. Bon courage pour la suite et félicitation
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par jc (invité) (82.64.149.xxx) le 31/10/07 à 19:06:16
Merci Valent et jéjé37. Jéjé, Tu ne me rassures pas vraiment, 18 marathons et tu souffres autant? Aïe aïe aïe, ça va me faire hésiter à retenter l'expérience. Ce qui est sûr, c'est que ce sera sur d'autres bases. Hors de question de commettre les mêmes erreurs, on les paie beaucoup trop cher!
Je pense que le marathon est quelque chose à part, ce n'est pas une course plaisir. C'est à mettre dans la colonne "défis".
Autant on peut souffrir en se défonçant sur des distances plus courtes (mais ça dure beaucoup moins longtemps), autant on peut aussi souffrir sur des distances ou des temps plus longs, mais là on court moins vite donc le mal est moins aigü (je parle là de courses en montagne par exemple, alpinisme escalade sur grandes parois), autant sur marathon on souffre à la fois intensément et longtemps. Ca ne me plaît guère.
Faudra que je trouve des parades pour concilier objectif de chrono et moins de souffrance.
Que celui ou celle qui a la recette miracle me coache !!!
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par leeson (invité) (88.122.72.xxx) le 31/10/07 à 19:35:15
je ne suis pas expert j'ai fait juste deuxmarathons et meme si le deuxieme m'a paru moins dure avec 35min de moins, je pense qu'il n'y a pas de "recette" miracle,une bnne preparation ,un objectif raissonable et la souffrance sera moindre, mais ca restera dur, et il le faut je pense sinon quelle satisfaction au bout?
Mô, il y a une foto de toi sympas sur la ligne d'arrivée dans les inclassables, sur blogtoulouse
PS j'ai etait degouté sur les 5 dernier kilos par deux filles qui etait encore en train de papoter comme si elle faisait leur jogging du dimanche matin, je voulais les remercier, car sans elle je n'aurai pas fini dans mes temps... comme quoi on peux le faire sans souffrir
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par runnermika.skyntblogs.be (invité) (217.136.166.xxx) le 31/10/07 à 19:35:16
Beau récit! :) bravo !!!
Vivement mon premier marathon !!!!!!!
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par runnermika.skynetblogs.be (invité) (217.136.166.xxx) le 31/10/07 à 19:36:09
il faudra attendre 6ans encore...et mes 28ans !!!!
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par jc (invité) (82.253.217.xxx) le 31/10/07 à 22:39:27
Pourquoi attendre 6 ans ?
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par Marlène (membre) (82.237.205.xxx) le 01/11/07 à 10:16:03
Merci Leeson, je vais voir de ce pas...
Mô
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par marc (invité) (89.82.242.xxx) le 01/11/07 à 13:49:34
j'ai terminé juste derrière 4h23. 1er marathon, mêmes sensations, mêmes crampes. Mais que c'était bon. Vite que ça recommence.
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par david31 (invité) (213.11.64.xxx) le 02/11/07 à 08:22:08
bravo et merci pour ton recit
pour ma part j'ai bouclé mon premier marathon loin derriere vous en 4h 48mn mais quel bonheur d'arriver sans crampe, sans douleur et avec l'envie de recommencer le plus vite possible.
bonjour à marlene et manga, comme promis je vais arreter de jouer au voyeur et je participerais a la vie de ce forum
david (dossard 1578 )
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par jc (invité) (82.248.127.xxx) le 02/11/07 à 08:56:41
Merci David31, bravo à toi aussi.
Tu as une jolie casquette grise! lol (cf photos par n° de dossard sur le site officiel du marathon de toulouse)
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par winger (invité) (213.103.6.xxx) le 02/11/07 à 09:47:12
pour revivre en live le marathon allez sur dailymotion tapez marathon de toulouse un coureur s'est filmé pendant la course beaucoup s'y retrouverons
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par Marlène (membre) (82.237.205.xxx) le 02/11/07 à 14:03:14
Salut David31 !!! heureuse de te lire. On t'a mis en photo sur le blog. Tu t'es vu ?
Allez à bientôt,
Mô
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par david31 (invité) (213.11.64.xxx) le 02/11/07 à 15:35:31
oui marlene je me suis vu sur votre blog.
si tu veux, je peux te faire parvenir une vingtaines de photos que j'ai prises sur le parcour, cela sera avec plaisir.
david
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par jc (invité) (82.251.193.xxx) le 07/11/07 à 14:33:05
Ce matin j'ai reçu par la poste le n°spécial de RunningMag sur le marathon de Toulouse. Ils ont mis les temps scratch, pas les temps réels. Du coup je prends 1'30 dans la vue.
Mais la prochaine fois, je ferai moins de 4h, non mais !
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par marathonmatt (invité) (80.170.237.xxx) le 10/11/07 à 23:37:36
Si ça peut te rassurer David j'ai fini le marathon de Toulouse en 2h34 et j'ai ressenti à peu près les mêmes sensations que toi, les bonnes comme les mauvaises, en particulier les crampes (une aux ischios gauche au 36ème et l'autre au droit au 37ème pour qu'il n'y ait pas de jaloux). En tout cas j'étais heureux de retrouver dans ton récit les impressions que j'ai eues ce matin du 28 octobre.
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par (invité) (90.45.69.xxx) le 02/09/09 à 20:05:02
EXCELLENT !! A 10 jours du marathon du Médoc, mon premier ! Je me suis vu courir comme cela ! Si je fais 4h20 ce sera un exploit
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par sebastien66 (invité) (79.94.63.xxx) le 02/09/09 à 21:14:05
Exactement les mêmes sensations au marathon de Perpignan je suis autour de 4h10-4h20 avec un objectif de départ de moins de 4h.
Sur les 10 derniers kilo c'est réellement la tête qui porte les jambes.
Le pire c'est qu'à l'arrivée on se dit plus jamais, puis le lendemain on en redemande!
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par jc (invité) (82.65.75.xxx) le 02/09/09 à 22:19:42
Tiens, c'est marrant de voir resortir ce récit, celui de mon premier marathon. Depuis, 2 autres marathons dont un au pôle Nord, 3 courses de 24h, 2 Saintélyon, des trails, et récemment un 100 km pas terminé. Mais c'est toujours le dernier tiers qui est dur à gérer! Ca c'est sûr.
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par Pr_Lama (membre) (82.123.109.xxx) le 02/09/09 à 22:44:19
J'ai adoré.
Thx.
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par JC (de londres) (invité) (91.107.50.xxx) le 02/09/09 à 22:53:57
Super le papier!
Moi c'est JC aussi, et bien tu as parfaitement resumé mon premier marathon (4h35) cette annee a LOndres!
Mais pour nous rassurer tous, je pense qu'avec un peu plus de preparation, on vaut les moins de quatre heures. Bref mo prochain c'est 3h55 pas plus! ;-)
Cordialement JC (De Londres!)
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par kboos81 (invité) (88.180.145.xxx) le 25/09/14 à 11:10:15
Bonjour, super récit que voilà, mine de rien t'as été lucide tout le temps pour pouvoir te rappeler aussi précisément de toutes ces anecdotes ! Je vais faire mon 1er marathon le mois prochain (26 octobre) à Toulouse aussi, je devrais peut être pas lire ce genre d'histoire... Je ne retiens que les 2 dernières phrases : "C'est que du bonheur et je suis marathonien".
Merci, Mathieu
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par isa (invité) (62.34.253.xxx) le 25/09/14 à 11:46:35
super récit !!! très bien écrit ...
ça me rappelle mon premier marathon ...
je me rends compte que quelque soi le chrono on vit tous les memes choses sur marathon...avec cette douleur commune en fin de course...et cette meme émotion une fois la ligne franchie...
@kboos, bon courage pour ton premier marathon...le premier c'est le "meilleur" pas forcément en terme de chrono mais en terme de souvenirs...
vis le pleinement !!
j'ai fais 3 fois Toulouse, 3 super souvenirs ...meme si je préfère oublier le dernier chrono !!! lol
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par (invité) (213.166.220.xxx) le 29/09/14 à 09:42:17
@ kboos81
merci d'avoir ressorti ce superbe sujet !
quel suspense ce récit ! magnifique !
TOULOUSE: mon premier marathon / récit par Mi-looze (invité) (93.5.192.xxx) le 29/09/14 à 10:38:08
Bonjour et bravo.
Si j'avais ton talent, j'aurais pu écrire exactement la même chose (à part le crabe... et en 25' de plus) il y a 3 ans, jour pour jour.
Aujourd'hui, je suis bien remis, et envisage d'en refaire un, malgré la souffrance qui, finalement, renforce la fierté personnelle de l'avoir combattue.
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