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Compte rendu du marathon du mont saint michel par un novice par vallee (invité) le 21/06/04 à 15:02:38
Petit rappel des épisodes précédents (sinon voir http://www.courseapied.net/forum/msg/5108.htm). Je fais ce marathon suite à un pari stupide lors d’une soirée bien arrosée. J’ai 36 ans, je suis sportif mais sans plus et je n’aime pas trop la cap. J’en fais une fois toutes les 3 ou 4 semaines. Mais je décide de m’y mettre pour faire ce pari. En plus comme au niveau de mon job c’est pas terrible depuis 2 ans, ce pari me donne une motivation que j’ai perdue et qui me permettra, peut-être, de me prouver que je suis encore capable de me surpasser.
Le marathon sera ma première course. Ma copine, qui vaut 1h40 au semi, me dit que je suis cinglé. Elle a sûrement raison.
Et je commence précisément la cap le 12 avril dernier en étant exténué après 1h15.
Après avoir lu de nombreux messages sur le forum, je décide de suivre un plan d’entraînement à partir du 2 mai car initialement je ne pensais faire que des longues sorties et tout le monde m’a dit (podologue et vendeur de chaussures inclus) que j’allais me casser.
Donc j’ai pris le plan d’entraînement en 8 semaines figurant sur le site du Marathon du mont établi Dominique Chauvelier. Sauf que j’ai déjà raté 2 semaines de ce plan en le commençant le 2 mai. Mais bon j’ai presque 3 semaines d’entraînement déjà derrière alors je me dis que ça va le faire
Je vous passe les détails de l’entraînement, les petites douleurs derrière les mollets et le genou et la grosse fatigue 2 semaines avant le début de ce marathon. Pour être fin prêt, cure de magnésium 15 jours avant, ostéopathe 3 jours avant, un peu d’arnica et de rhus toxicodron en homéopathie, petit massage au nifluril de temps en temps et gros dodo la semaine précédent le marathon. Arrêt de l’alcool 8 jours avant. Arghhh, ça c’était dur !!!.
Veille de la compétition, pas de stress particulier, encore un bon dodo et réveil à 6h00. Là bol de pâtes nature (c’est quand même meilleur avec de l’huile et un peu d’ail mais bon), riz au lait fait par ma maman que j’aime et thé + tartine beurre et carrés de chocolat.
Arrivée vers 7h15 à Cancale par le bus. Merde, je suis trop en avance et en plus j’arrive en touriste, débardeur de course et short, point barre, et ça caille un peu. Un peu de queue pour les cagoinsses (les toilettes) mais ça fait du bien de se libérer d’un poids.
Suivant les bons conseils du forum, et notamment Fred et Fredo plus particulièrement, je décide de partir avec un plan précis en tête. Au vu de mes entraînements je devrais viser 4h30 mais mon foutu orgueil me dit que je peux peut-être le faire en 4 heures. Alors je décide de partir en négative split en allant jusqu’au 30ème sur une base 4h10-4h15 et d’accélérer après si j’en ai les moyens.
Comme un con je marque mes temps de passage prévus sur la main mais juste après les cagoinsses je me les lave et les chronos s’effacent presque complètement. Oh l’imbécile qu’il est bête !! Sur le bras les temps de passage, sur le bras.
Bon, ligne de départ, je me place 100 mètres derrière les 4 heures et je cherche désespérément un vieux de la vieille qui a de la bouteille pour me caler dans sa foulée. Je ne le trouverai jamais.
Départ 8h30, je passe 5 minutes après le gong, c’est parti. Je veux faire le premier 10 en 1h. 5 premiers kil vraiment tranquilles comme un échauffement puis la montre me lâche. Et merde !
Premier ravito au 5 et hop une bouteille d’eau. J’en prendrai une nouvelle à chaque arrêt buffet.
Au 10 kil, je demande l’heure mais comme je ne sais pas à quel moment le gars à qui je demande a franchi réellement la ligne de départ, je ne suis pas certain du temps exact. A priori c’est entre 59 et 60 mais sans certitude. Au final ce sera 59’31. Donc dans les temps mais cette incertitude m’inquiète d’autant plus que je cours tout seul d’habitude et que temps de monde autour de soi c’est un peu perturbant. En fait je m’aperçois à ce moment là, à force de doubler et d’être doublé, que je ne sens plus si je suis sur un rythme régulier ou non. C’est là que ça aide la montre mais la panne de montre je pouvais pas prévoir !
Au kil 15 je commence à sentir que la plante de mes pieds est chaude et j’ai une légère douleur au petit orteil droit ce qui me laisse supposer à une ampoule alors que je n’en ai pas eu une pendant mes entraînements (chaussettes pas bien mises ?). Effectivement, elle sera magnifique à l’arrivée. Mais pourquoi la plante des pieds ? Je comprends vite l’erreur principale de mon entraînement, je n’ai presque jamais couru sur du bitume en raison des petites douleurs diverses. Dès que je peux j’essaye de courir sur les bas-côtés. Beaucoup de monde sur la route c’est sympa mais je suis vraiment dans ma bulle. Je ne suis pas sur la notion de plaisir mais d’objectif. Pour moi la compétition en cap c’est vraiment l’inconnu, alors le marathon vous pensez. Je n’écoute que mon corps et mes sensations. Le plaisir cela sera peut-être pour les prochains, si prochain il y a.
Mais bon ça roule quand même et il me semble que j’accélère légèrement car je commence à doubler vraiment pas mal de monde. J’ai trouvé un petit groupe de 3 qui va à une allure qui me convient. On ne se quittera plus jusqu’au semi.
Kil 20. Là pas de problème de montre puisque l’affichage est devant moi 1’58’30. Mon premier réflexe est de me dire qu’il y a gourance mais ce n’est pas possible. Merde je suis trop vite puisque je suis parti en réalité à 8h35 ce qui fait un passage réel en 1’53 et des brouettes. J’avais prévu de passer en 1’58 mais en temps réel. Je sais que je n’ai pas les moyens de faire ce temps-là. Je repense à ce moment précis à mon plan de départ, aux conseils des 2 Fred du forum et à cette montre que je n’ai plus. Je réalise qu’il faut que je ralentisse pour les kil à venir sinon ça va être la cata. Mais sans repère de montre, je ne me connais pas assez avec tout ce monde pour jauger de mon allure et du rythme à prendre.
Devant moi, dans une grande ligne droite à 500 mètres j’aperçois le ballon des 4h. Je n’ai pas raté un ravitaillement depuis le départ. Même si on m’avait conseillé de ne prendre du glucose qu’à partir du 30, je décide au vu de mon allure d’en prendre à ce ravitaillement.
Officiellement entre le 10 et le semi j’aurais doublé plus de 300 personnes.
Kil 20 à 25. On rentre dans les polders , il n’y a presque plus personne pour nous encourager mais surtout on ne voit plus la mer mais des champs d’herbe sèche à perte de vue. Les routes sont étroites et bosselés. Je décide de rester le plus possible au milieu de la chaussée pour éviter les déséquilibres (petit conseil glané sur le forum).
Petit coup de mou entre le 22 et le 23 puis d’un seul coup un gros regain d’énergie avant le 24 jusqu’au 25. je double vraiment beaucoup de monde. Le glucose peut-être. Déjà des coureurs qui marchent, j’en pousse un certain nombre à recourir. Allez !!!.
Kil 25 à 30. Juste après le ravitos du 25, où j’ai repris du glucose, un quartier d’orange et un peu de banane, nouveau petit coup de mou. Ca commence à se durcir. Je « sens » de plus en plus les jambes mais je me dis aussi que c’est normal après tout. Je n’ai jamais dépassé 22 ou 23 kilomètres à l’entraînement. Faut pas rêver je ne vais pas finir frais comme un lardon (expression bretonne).
Le temps devient vraiment ensoleillé et je me dis qu’on a vraiment de la chance qu’il ne fasse pas trop chaud sinon ce serait l’hécatombe, moi y compris sans doute. Je m’éponge et je continue à boire.
Le 25, le 26 et le 27 passent moyennement, sans plus, puis de nouveau, je sens de l’énergie alors j’avance. Les considérations d’allure, de vitesse, de prudence m’ont abandonné. Je suis incapable de dire à quelle allure je cours si c’est plutôt 9 ou plutôt 11. Je me rappelle simplement qu’initialement je devais parcourir, selon mon plan de bataille, les 10 kil du 20 au 30 en 57 minutes.
Au bout du compte, je passerai en temps réel en 2’57 et des bananes au 30 pour un objectif initial de 2’55. Sans m’en apercevoir j’ai donc ralenti entre le 20 et le 30 contrairement à mes sensations. J’aurais fait ce 10 là en 58 ou 59 environ.
Kil 30 à 35. Nouveau ravitaillement où je me gave d’aliments divers et d’eau. Il faut dire que mon estomac supporte tout alors je ne me prive pas. Je ne m’arrête pas, je recoure tout de suite. Pas perdre de temps et ne pas marcher car je pourrais y prendre goût. Les jambes sont de plus en plus dures. Les cuisses surtout, avant et arrière, endroit où je n’ai jamais eu mal à l’entraînement à l’inverse des mollets et du genou (derrière) qui ne sont pas trop esquintés alors que c’étaient les endroits qui me faisaient mal d’habitude. De plus en plus de gens arrêtés, mais ça me donne de la force de même que le passage devant le poste abandon où certains malheureux et malheureuses se sont réfugiés si près de l’arrivée. J’ai vraiment accéléré fortement. Mon objectif initial est de faire ce 10 là en 52-53 (après coup, c’est n’importe quoi vu mon niveau). Je donne tout. Nous sommes au kil 33 et je rattrape des coureurs qui m’avaient largué aux alentours du kil 20. Le mental prend le relais des jambes qui ne sont plus que 2 bouts de bois. Je vais vite (à mon niveau j’entends, sans doute entre 11 et 12 km/h à ce moment là), je le sens. L’objectif fou des 4 heures n’est pas loin, je commence à faire monter les pulsations et je me dis que ça ne changera rien à l’état de mes jambes si je continue de courir à cette vitesse. Si je ralentis j’aurais toujours aussi mal, alors autant aller vite. 500 mètres avant le ravito du 35, encore le coup de barre. Je m’accroche, allez il faut reprendre des forces et repartir.
Kil 35 à 42. Je m’arrête, je mange, je bois, je marche quelques instants ; le ballon des 4 heures est encore là, je l’aperçois de nouveau, juste devant moi, à 300-400 mètres environ.
Ce sera la dernière fois. Je ne le reverrai plus.
Après le ravito, je recours très vite après quelques pas de marche mais l’allure n’y est plus. Ce n’est pas le souffle mais les jambes qui crient au secours. Je ne m’affole pas et me dis que ce n’est pas le premier coup de barre durant ce marathon mais je n’en peux plus. Ce n’est pas le mur, tout du moins je ne crois pas, mais le manque de foncier qui me rattrape (environ 280 kil d’entraînement depuis avril et rien avant ou si peu). Ou bien peut-être ma gestion de course. Ou mes 5 derniers kil trop rapides. Peut-être les 2 ou les 3 ou les 4 ?
Je n’ai plus la force d’encourager ceux qui marchent, je me traîne à 6-7 km/h. Je ne peux plus accélérer. Le glucose, l’eau et l’épongeage ne me sont d’aucune aide. Je me fais doubler à mon tour de plus en plus. Je ne regarde que mes pieds et pas le Mont qui est à ma gauche. Je l’insulte ce maudit Mont, « je vais t’avoir enc… » et des tas d’autres choses encore. La foule est de retour sur la route à partir du kil38 et encourage par les prénoms inscrits sur les dossards. Mais au point où j’en suis, ça ne me fait ni chaud, ni froid. Je ne suis plus que 2 jambes sur le macadam qui n’ont que l’envie d’arrêter et le cerveau qui leur ordonne de continuer.
La lucidité n’est plus là, j’entends le speaker dans le premier haut parleur qui crie que le ballon des 4 heures est juste derrière avec une petite minute d’avance. Je ne comprends pas, je ne l’ai pas doublé. Je me retourne et je réalise quelques secondes après que le speaker est sur la ligne d’arrivée et non pas à l’endroit où je me trouve. Je traîne les jambes, je double des gens qui claudiquent. Quel courage.
Je n’ai pas la force de courir plus vite pour les derniers hectomètres. A ce moment là, je m’en fous. L’objectif des 4 heures étant aux oubliettes, que je fasse 4’20, 4’30 ou 4’40 n’a plus d’importance. Seulement FINIR. Je jette mon éponge et ma bouteille d’eau gardée à la main depuis le premier ravito (c’est pas la même depuis le départ bien sûr)
L’arrivé est enfin là. Je m’arrête sur le tapis. En criant un « Yes » de rage le poing serré. Je réprime un sanglot. C’est fini, pas d’euphorie. Presque une légère mélancolie.
4h25’24 au final et 4h20’41 en réel. J’aurai perdu 20 minutes sur mon tableau de marche dans les 7 derniers kilomètres mais cela n’a que peu d’importance désormais.
Si je dois refaire un marathon un jour, ce sera pour faire moins de 4 heures. Et avec une autre préparation. Une dernière chose encore : pas un seul instant, que ce soit à l'entraînement ou pendant la course, j’ai pensé ne pas y arriver.
Ce matin, les jambes sont un peu raides mais globalement je continue à prendre l’escalier plutôt que l’ascenseur malgré le peu d’étirements effectués après la course.
Merci à toutes celles et tous ceux qui m’ont donné des conseils et que j’ai cherché à ne pas oublier durant cette course.
Marathon du Mt Saint Michel : 5553 participants, 4372 classés
Compte rendu du marathon du mont saint michel par un novice par doum (invité) le 21/06/04 à 15:53:07
BRAVO et encore BRAVO !!!!!!!!
Ce n'est certainement pas aux premiers à qui revient le mérite de terminer mais à des gens comme toi sans qui l'esprit marathon ne serait pas ce qu'il est !!!
Compte rendu du marathon du mont saint michel par un novice par Frédéric (invité) le 21/06/04 à 15:58:35
Et bien, pour un premier marathon avec peu de fond et une préparation moyenne tu t'es drôlement bien débrouillé.
Tu as vu ce qu'était la distance, tu as compris pourquoi on (moi le premier) t'a dit de ne pas partir vite.
Si tu as envie d'en recourir un tu sauras quoi améliorer dans ta préparation et ta gestion de la course et des à côtés (le sac poubelle ou le vieux gilet pour attendre, la montre qui fonctionne, les temps de passage sur un papier emballé dans du plastique) et tu devrais sans trop de difficultés courir en moins de 4 heures.
Maintenant bonne récupération.
Fred
Compte rendu du marathon du mont saint michel par un novice par Marlène (invité) le 21/06/04 à 16:51:29
Très beau compte rendu qui, comme d'habitude me donne envie d'envisager la chose. Mais d'envisager seulement...
Bravo tu as réussi ton pari. Au fait, si ce n'est pas indiscret, qu'as-tu gagné ?
M.
Compte rendu du marathon du mont saint michel par un novice par Marlène (invité) le 21/06/04 à 16:51:37
Très beau compte rendu qui, comme d'habitude me donne envie d'envisager la chose. Mais d'envisager seulement...
Bravo tu as réussi ton pari. Au fait, si ce n'est pas indiscret, qu'as-tu gagné ?
M.
Compte rendu du marathon du mont saint michel par un novice par Tahi (invité) le 21/06/04 à 17:13:17
je me suis régalée en te lisant, bravo pour la course ça donne envie...
et bravo pour le style c'est vivant on s'y croirait....
Compte rendu du marathon du mont saint michel par un novice par Greg (invité) le 21/06/04 à 17:15:33
J'y étais aussi avec toi, non pas au Mont St Michel, masi à lire ton texte j'y étais, si si c'est vrai, merci à toi pour ces moments partagés, vivement ton prochain marathon, la semaine prochaine sans doute ?
Compte rendu du marathon du mont saint michel par un novice par Phil (invité) le 21/06/04 à 19:38:38
Salut Vallée,
Félicitationssssss.Trop fort avec si peu d'entrainement en plus.Je trouve que tu t'es bien débrouillé, en plus, sans montre, ni temps de passages.Pour le prochain, ça va être une rigolade pour toi si tu t'entraîne bien.Encore bravo.Phil
Compte rendu du marathon du mont saint michel par un novice par vallee (invité) le 22/06/04 à 08:58:04
Pour Marlène,
J'ai gagné un bon resto et 12 bouteilles de très bon vin.
Mais pour tout te dire je n'y ai pas pensé une seule seconde pendant la course ni même avant. Même lorsque j'ai croisé une pancarte vers le kil 15 où était indiqué le message suivant : "le rosé est au frais" !!!
Par contre, aujourd'hui je salive déjà dans l'attente. Et puis, je suis content car j'ai recommencé le pinard hier soir. Ca fait du bien un bon verre de rouge !!
Compte rendu du marathon du mont saint michel par un novice par cassou (invité) le 22/06/04 à 09:17:58
quant à moi je suis loin d'être une novice puisque j'en suis au moins à mon 17e marathon et pourtant ça était une catastrophe - j'étais pourtant bien partie. J'avais décidé de partir sur des bases de 5'25 au km contrairement à Paris où j'étais partie sur 5'20 - au départ tout aller bien - j'ai passé le 5e en 26'30, le 10e en 53'41, le 15e en 1h20'59 - moi aussi j'avais fait l'erreur de noter mes temps de passage sur ma main et ils s'étaient effacées mais comme j'avais programmé le bip de ma montre toutes les 5'25s j'avais encore un point de repère. Donc pour l'instant tout allait bien - je m'étais débarrassé de mon dernier t-shirt au 10e car il commençait à faire chaud -
le 20e arrive 1h48'24 ça semblait encore tenir la route pour les moins de 4heures - (semi 1h53'55) -
Puis les problèmes ont commencé (alternance de soleil et de nuages et j'ai commencé à avoir froid, mal au ventre, douleur dans le cou, comme un point de côté qui menaçait) allons bon ça commence - 25e 2h16'21 mon bip qui sonnait un peu après mon passage au km sonne désormais un peu avant j'ai donc ralenti sans m'en apercevoir mais c'est encore réalisable - 30e : 2h47'19 : ça ne va plus du tout mes chevilles commencent à se bloquer j'ai toujours mal au ventre et j'ai froid ; il faut dire que je suis trempée car n'ayant pas pris d'éponge depuis le premier stand d'épongeage je trempe ma casquette dans l'eau pour me rafraîchir et la remets sur ma tête - je commence à alterner marche et course (c'est mal barré) - j'arrive au 35e (tiens il est plus loin que d'habitude ou quoi) : 3h21'37 ; il semble que les carottes soient cuites pour le moins de 4heures et là la cata : tout d'un coup après avoir passé le 35e je commence à voir tout flou ça y est je vais tomber dans les pommes comme si c'était le moment ; je m'allonge sur le bas côté - ça va passer et je repartirai - mais des quetsches - impossible de me relever la tête me retourne aussitôt - c'est trop tôt - un spectateur appelle du secours (coup de bol je suis à 50m d'un poste de secours ce qui sera en fin de compte ma chance du jour sinon c'était l'abandon assuré) - comme je suis incapable de marcher (j'ai maintenant les chevilles et les mollets complètement bloqués) là j'y suis conduite en civière : diagnotic des personnes qui s'occupent de moi : c'est une crise de tétanie il faut attendre que cela passe - me voilà bien ce marathon est bien compromis ; la personne qui s'occupe de moi appelle un médecin (qui arrive au bout de 20mn et me prend la tension : 9 au lieu de 12) ça continue - m'enlève mes chaussures, commencent à me relever mon numéro de dossart - me rebiffe - attention j'ai pas l'intention d'abandonner je vais repartir - interdit de m'enlever ma puce ok ok on vous la laisse - 40mn se passe ainsi - j'ai même droit à une piqure de magnesium je crois - la crise semble passer je décide de repartir (ne semblent pas ravis de ma décision mais tant pis) - je repars donc avec la couverture de survie sur les épaules car je suis toujours autant gelée - il me reste 7 km à parcourir que je vais faire tranquillement mais que j'arriverai quand même à terminer mais dans un temps désastreux (4h54) - une heure de plus que ce que je voulais faire - mon record ..... de lenteur - j'attends désormais les résultats de la prise de sang que je suis aller faire ce matin pour vérifier si je ne manque pas de magnesium ou autres. en attendant repos complet jusqu'à mi juillet avant de recommencer l'entraînement - tout ça pour vous montrer qu'un novice peut faire mieux qu'un(e) habitué et que ce n'est pas parce que l'on a plein de marathon derrière soi qu'un jour on ne vivra pas une galère sur celui qu'on fera
Compte rendu du marathon du mont saint michel par un novice par Moha (invité) le 22/06/04 à 09:36:33
Merci Vallée pour ton compte-rendu, j'ai eu l'impression de me voir courir pendant mes 3 premiers marathon.
Si j'hésitais encore pour me lancer sur le 4eme grace a toi c'est fichu, Marathon de vannes 2004 me voila !!!
Compte rendu du marathon du mont saint michel par un novice par manu95 (invité) le 22/06/04 à 10:12:30
Très beaux récits. Ca donne envie....J'suis un peu dingue...
Compte rendu du marathon du mont saint michel par un novice par same (invité) le 22/06/04 à 19:15:29
tout d'abord bravo a vallee,quand a cassou je pense qu'il aurait ete plus judicieux que tu arretes la course tu n'avais plus rien a gagner ni sur le plan sportif ni en sensations mais bien au contraire au niveau de ta sante.joli courage comme meme.mais attention.......!pour ce qui est de moi j'ai mis 4h11 en faisant le 1er semi en courant a presque 13kms et le 2eme en marche sportive pour mon entrainement en vue de millau la ballade est magnifique et je felicite les organisateurs ce marathon est un reussite parfaite
Compte rendu du marathon du mont saint michel par un novice par Poussintx (invité) le 22/06/04 à 19:35:05
"Si je dois refaire un marathon un jour, ce sera pour faire moins de 4 heures. Et avec une autre préparation. Une dernière chose encore : pas un seul instant, que ce soit à l'entraînement ou pendant la course, j’ai pensé ne pas y arriver."
En lisant ton post, ca a fait tilt : memes pensees pour moi en janvier, avec a peu pret le meme itineraire/preparation que toi pour un premier marathon. Juste que je n'avais pas gagne autant de bouteilles de vin ! Enjoy ! :)
Un seul mot "Bravo" et A quand le prochain ??? :) :) :)
Compte rendu du marathon du mont saint michel par un novice par Marlène (invité) le 23/06/04 à 10:54:04
Vos deux témoignages sont très forts. L'habitué et le débutant.Cela me donne matière à réfléchir. J'en déduis que la volonté est tout de même la plus forte et que le mental doit être même supérieur au physique, du moins pour finir, je ne parle pas de perf. Bon va falloir que je me prépare mentalement, on sait jamais que le beau Lolo alias Manga ne me jette un défi...
Biz à tous et particulièrement à Vallée et Cassou,
M.
Compte rendu du marathon du mont saint michel par un novice par manga3 (invité) le 23/06/04 à 11:21:54
Courage et abnégation de soit même sont les maitres mots de cette histoire......chapeau bas Môôôôssieurs.........
A enviseager avec Marlene bien sur.........pas un défie, juste le finir pour la gloire que cela représente.....allez Marlene, faut y penser sérieusement.........
Le beau Lolo
Compte rendu du marathon du mont saint michel par un novice par L.N. (invité) le 23/06/04 à 11:51:19
Bravo à tous ces courageux!! je me suis régalée à vous lire, surtout que je commence bien à y penser à mon 1er marathon, en septembre. merci pour tous vos conseils, mais pour l'instant moi je ne me donne pas de temps, juste envie de le finir bien. Mais peut-être qu'en me rapprochant du jour J, je vais changer d'avis. Je vous raconterais mon aventure aussi!!!!
Vive nous!!!
Compte rendu du marathon du mont saint michel par un novice par Marlène (invité) le 23/06/04 à 15:22:40
Hé Manga, t'es pas obligé de prendre tout ce que je dis au pied de la lettre non plus ! Punaise de Gersois à l'esprit étriqué ! (si papa m'entend !)
M.
Compte rendu du marathon du mont saint michel par un novice par manga3 (invité) le 23/06/04 à 16:11:55
Je pense que c'est la peur qui te fait dire des choses pareils....quand a l'esprit étriqué des Gersois, se sera répéter, déformé et amplifié si je croise papa Marlene.....
Corrida AGF, dossard 531, suis pas sur que tous le monde soit la, car vendredi soir, soirée Football.....je prend le balladeur radio pour suivre le match en direct......quel choix difficile..........
Vautré dans le canapé avec un biere a la main et le match sur grand écran..........ou courir sous la chaleur en pleine ville polluée avec de bien belles géraldines.....
mon choix est fait.......
Le beau Lolo
Compte rendu du marathon du mont saint michel par un novice par GGBI (invité) le 23/06/04 à 17:12:19
Manga tu avais aussi la solution : aller voire le match en ville sur grand écran entouré de belles géraldines...
Trop tard.
Compte rendu du marathon du mont saint michel par un novice par pierre (invité) le 23/06/04 à 23:49:31
Bonsoir tous,
Un petit compte rendu aussi du même marathon. J'ai lu vos témoignages de douleur et de galère, moments que j'ai également connus mais je voudrais vous faire part de mon expérience de ce week-end car elle était inattendue.
Pour me situer, c'était mon 11 ème marathon, le précédent étant celui de Paris en Avril dernier, terminé en 4h07 et qqs, après un coup de barre monumental à compter du km 35. 4h07, temps "normal" pour moi qui ai un record un peu en dessous des 4 heures.
Depuis un mois j'avais une tendinite persistante dans une jambe, et il y a 8 jours mon toubib m'a donné un anti-inflammatoire et m'a dit de renoncer au Marathon.
Mais on ne renonce pas comme ça.
Je suis donc parti prudent, avec cette douleur et la crainte de ne pouvoir arriver au bout.
10, 20, le semi en un peu moins de 2 heures, 25kms, la douleur disparaît, je continue avec toujours cette crainte à la fois de voir revenir cette douleur, et du cap des 35.
km 30 en 2h52. Dans les polders, avec la route moins bonne, la chaleur et tout de même la fatigue, je ralentis, je discute avec d'autres coureurs pour passer le temps, oublier la fatigue, les kms passent et toujours pas de problème !!
En vue du pont, je me dis ça va être bon, ayant lu qu'à partir du 38 c'était 4 km tout droit, avec de la foule.
Et là, pour la première fois de mes marathons, je suis arrivé au 38 non pas en pleine forme bien sûr, mais pas vidé, épuisé comme le décrivent si bien d'autres messages.
Instant fabuleux, à partir du 38, j'ai pu accélérer pour passer disons d'un peu plus de 9 à un peu plus de 11, les jambes quelque peu dures, avec des prémices de crampes refroidies à l'eau, et je me sentais vachement bien.
Au km 40, j'ai retrouvé mon fils ( 13 ans ) qui m'a accompagné jusqu'au 42, et l'arrivée au mont saint michel a été un moment d'intense émotion dont j'ai pu davantage profiter que lorsqu'on arrive tellement épuisé qu'on est dans un autre monde.
Pour une fête des pères, c'était magique.
Un peu moins de 4h07, c'était inespéré vu la proximité du précédent marathon et mon état au départ.
Heureux !!
Tout ça pour dire que les marathons ne se ressemblent pas. J'ai toujours du mal à déterminer ma forme au moment du départ et le résultat n'est pas toujours celui que l'on croit. Mais franchement, terminer comme ça, c'est un vrai plaisir.
Bon courage à tous, bonne récupération et à bientôt sur un autre marathon.
Pierre. Dossard 508
Compte rendu du marathon du mont saint michel par un novice par vallee (invité) le 25/06/04 à 08:46:59
Et comment elle va Cassou ?
As-tu bien récupéré vu l'état dans lequel tu as fini (moi super forme au bout de 2 jours incroyable !)?
Tu dois avoir un sacré fichu de caractère quand même pour finir dans ces conditions.
Sportivement
François
Compte rendu du marathon du mont saint michel par un novice par cassou (invité) le 25/06/04 à 09:18:31
moi ça va parfaitement - je n'ai même plus mal aux jambes - par contre je n'ai pas tenté de recourir depuis - repos pendant au moins deux semaines et peut être même trois - après je reprends l'entraînement mais sur des distances plus courtes afin d'essayer d'améliorer ma vitesse- Je vais donc essayer de suivre un plan d'entraînement pour 10km ce qui va être dur certainement car je n'ai jamais fait de 100, 200 ou 300m à fond - pour marathon je faisais des 1000 et des 2000 m - enfin on verra bien si cela me fait progresser - bonnes vacances à tous
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